A lire cette semaine dans Agri79 : un dossier protection des plantes
Les méthodes avec les auxiliaires de cultures, insectes ou champignons sont à l’ordre du jour ainsi que les produits privilégiant l'utilisation de mécanismes naturels à utiliser, seuls ou associés à d'autres moyens de protection des plantes.
Le biocontrôle rassemble des méthodes de protection des végétaux par utilisation de mécanismes et d’interactions naturels. Il utilise les relations entre espèces dans le milieu naturel et est fondé sur la gestion des équilibres des populations d’agresseurs, pas sur leur éradication. Aujourd’hui ces méthodes sont très utilisées en productions maraîchères et fruitières. Les cultures de tomates et de concombres sous serre sont par exemple protégées par des insectes auxiliaires. Dans les vergers, on retrouve l’utilisation des techniques de confusion sexuelle, par exemple la lutte contre le carpocapse de la pomme, avec l’emploi de phéromones. Pour les grandes cultures, on peut citer l’emploi d’insectes auxiliaires pour la lutte contre la pyrale du maïs ou de champignons utilisés comme fongicide biologique mais aussi l’installation de haies ou de bandes fleuries ou enherbées pour l’installation de nombreux auxiliaires des cultures. Il faut aussi noter que le biocontrôle sera d’autant plus efficace que l’agriculteur combinera des rotations plus longues des cultures diversifiées, des intercultures, et des moyens mécaniques de lutte.
Auxiliaires à entretenir
Les macro-organismes auxiliaires tels que les invertébrés, insectes, acariens ou nématodes, utilisés ou élevés grâce aux haies ou aux bandes enherbées ou cultures variées, peuvent réguler des agresseurs des cultures tels que les pucerons ou les limaces. Ainsi les syrphes éliminent les pucerons ou autres larves, les coccinelles sont prédatrices de pucerons également mais aussi de thrips ou de cicadelles. Les carabes peuvent ingérer 125 pucerons par jour ou 6 limaces. Il faut compter dans les macro-organismes avec les parasitoïdes comme Diaeratiella rapae ou Aphidius colemani qui sont des insectes ailés qui parasitent des pucerons. Des luttes consistent en un lâcher massif d’auxiliaires dans la culture pour maintenir les populations de ravageurs en dessous du seuil de nuisibilité comme avec les trichogrammes contre la pyrale du maïs. 20 % des surfaces sont ainsi traitées en France.Champignons parasitesLes micro-organismes tels que les champignons, bactéries et virus peuvent lutter contre des ravageurs ou maladies mais aussi stimuler la vitalité des plantes. Leur action peut être directe comme la production de toxines ou de substances antifongique, ou indirecte en compétition pour l’espace ou la nourriture. Leur efficacité dépend des conditions de milieu, souvent de la température et de l’humidité. Le plus connu de ces traitements est le Coniothyrium minitans qui est un mycoparasite sur support neutre, commercialisé sous le nom de Contans® WG. Appliqué sur le sol par pulvérisation, il parasite les sclérotes du sclérotinia du colza.
Hormones
Les médiateurs chimiques comprenant les phéromones d’insectes et les kairomones, permettent le suivi et le contrôle des populations d’insectes par confusion sexuelle ou piégeage. Les hormones femelles sont par exemple diffusées dans l’atmosphère et les mâles ne retrouvent plus les femelles. L’attraction des mâles par des hormones femelles permet le piégeage sur plaque engluée ou entonnoir.
Substances naturelles à préciser
Les substances naturelles utilisées comme produits de bio-contrôle sont d’origine végétale, animale ou minérale. Elles sont présentes dans le milieu naturel. C’est par exemple le phosphate ferrique qui permet de lutter contre les limaces avec plus de 400 000 ha traités en 2014. Les stimulateurs des défenses naturelles des plantes (SDN / SDP) peuvent être d’origine naturelle ou de synthèse, mais sont soumis dans les deux cas à la réglementation en vigueur concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques (règlement CE n°1107/2009), note le ministère. Selon leurs natures, certains restent dans le champ du biocontrôle (micro-organisme, substances naturelles), d’autres non. Il faut d’ailleurs signaler la présence sur le marché d’un certain nombre de produits revendiquant une action de stimulation des défenses des plantes mais ne possédant pas d’homologation pour cet usage ils sont souvent homologués en tant que matières fertilisantes, si bien que leur efficacité n’est pas garantie et que leur usage comme produit phytosanitaire n’est pas autorisé.
Auximore
La recherche avance sur les produits mais aussi sur les méthodes et outils de bio contrôle, on peut citer notamment le projet Auximore qui a pour objectifs d’optimiser le contrôle biologique des bio-agresseurs en systèmes de grandes cultures en permettant de connaître les auxiliaires, en offrant des outils de suivis et de conseils à destination des agriculteurs et de leurs conseillers. Ainsi sur le site « unebetedansmonchamp.fr » on retrouve des fiches sur les haies, bandes fleuries, et autres solutions pour accueillir les auxiliaires de cultures mais aussi un outil pour les reconnaître, les observer.