Anticiper les problèmes d’acceptabilité
À l’heure des vœux de la nouvelle année, Dominique Graciet a évoqué les sujets phares de 2019.
Pour Dominique Graciet, le gros chantier de 2019 pour l’agriculture, c’est de travailler sur l’acceptabilité de l’agriculture. «Nous devons mettre en place de nouveaux modes de concertation» lance le président de la chambre régionale d’agriculture lors d’une conférence de presse en ce début de semaine. «Quels que soient les projets: exploitations, élevages, unités de méthanisation, stockage de l’eau, nous devons anticiper les problèmes». Un agribashing de plus en plus fréquent qui met parfois à mal des projets agricoles locaux. La chambre Nouvelle-Aquitaine, qui est désormais entièrement structurée à cet échelon grande région a d’ailleurs validé plusieurs plans d’actions. Pour la filière élevage, un plan protéines est par exemple opérationnel, à la fois pour les ruminants et les monogastriques. «Il va falloir adapter les assolements vers des cultures plus protéiques. Mais pour l’instant, il manque 150 E/ha pour que ce soit intéressant, par rapport aux céréales...» convient Dominique Graciet qui ajoute qu’il est important de rappeler aux consommateurs que les importations de soja, la plupart en OGM, ne correspondent pas à leurs attentes. Un plan climat pour envisager les évolutions agricoles à mener a également été mis en place. Un colloque sera d’ailleurs proposé le jeudi 17 janvier à Bordeaux, avec des présentations de scientifiques et des ateliers par filières agricoles. «Nous mettons également en place un plan énergies, qui concerne à la fois la méthanisation et le photovoltaïque. Nous avons l’exemple de panneaux solaires qui viennent d’être installés dans des vignes, et qui pivotent pour laisser la vigne profiter du soleil.» En ce début d’année, Dominique Graciet a également dressé le bilan des évènements importants de 2018. À commencer par les Egalim. Suite à la promulgation de la loi agriculture et alimentation, en octobre, le président de la chambre se réjouit que les remises des GMS se fassent désormais hors du rayon alimentaire. En revanche, il s’inquiète de la séparation du conseil et de la vente des phytosanitaires. «Il y aura un surcoût pour les agriculteurs… Nous devons essayer de bâtir un système le plus économe possible...». Et quelques jours après la fin des fêtes, Dominique Graciet évoque également le marché du canard gras. «Puisque la crise de l’influenza aviaire est derrière nous, les ventes auraient pu être bonnes. Mais l’ambiance n’y était pas...» Et les blocages des gilets jaunes ont de plus bloqué un certain nombre d’expéditions. Au final, les chiffres seront les mêmes que ceux des deux dernières années… qui n’étaient pas très bons, à cause de la grippe aviaire.