Histoire
Balade au crépuscule sur les sentiers huguenots
À mi-chemin entre deux hauts lieux du protestantisme - La Rochelle et Poitiers -, le pays mellois est une terre d’ancrage des calvinistes depuis le XVIe siècle. La maison du protestantisme poitevin s’attelle à faire vivre ce patrimoine lors de fréquentes animations.
À mi-chemin entre deux hauts lieux du protestantisme - La Rochelle et Poitiers -, le pays mellois est une terre d’ancrage des calvinistes depuis le XVIe siècle. La maison du protestantisme poitevin s’attelle à faire vivre ce patrimoine lors de fréquentes animations.
Il fallait suivre les bons plans du musée du Poitou protestant cet été pour trouver de la fraîcheur. Comme ce 16 juillet par exemple : alors que la canicule sévit, une vingtaine de randonneurs se retrouvent à 20 heures devant le musée de Beaussais-Vitré. Ils vont suivre pendant près de deux heures et demie la passionnante et passionnée guide Aude Baranger et marcher, lampe de poche à la main, dans les pas des huguenots qui les ont précédés il y a plusieurs centaines d’années.
Assemblée secrète et persécutions
Pendant toute la boucle passant dans les petits chemins du Lambon jusqu’à La Couarde, le passé protestant du Mellois remonte à la surface, lors de stations programmées par Aude. Ici, on apprend le détail des guerres de religions et des « dragonnades » (la chasse aux protestants qui sévissait à l’époque).
Un peu plus loin sont contées les assemblées secrètes, qui réunissaient jusqu’à 3 000 participants au cœur de la forêt pour prier et écouter les prêcheurs malgré les interdictions (de petites bougies LED retranscrivent l’ambiance des pèlerins cheminant en se faisant le plus discret possible).
Au coin d’une prairie, nous (ré)apprenons que le pin était un repère pour indiquer la présence de protestants et nous comprenons pourquoi tant de petits cimetières jalonnent les chemins locaux : les huguenots n’étaient pas autorisés à être enterrés avec les catholiques. Un grand nombre de secrets sont dévoilés au gré des questions des uns et des autres. La douceur de l’air et des paysages ajoute un bonus à la balade.
Plongée concrète dans le patrimoine
Les 11, 12 et 13 août, le musée a testé une autre formule : des balades surprises. « Nous avons mené les visiteurs à la Dame de Chambrille pour leur conter les événements historiques et légendes se référant à La Mothe-Saint-Héray, retrace Aude Baranger. Cette découverte a pu se faire grâce à des contes et saynètes se déroulant au gré du chemin, inspirés par des documents d’archives que le centre de recherches et de généalogie Jean Rivierre à La Couarde conserve et que les bénévoles ont su faire ressurgir du passé ».
Ainsi, les randonneurs ont pu redécouvrir les tragiques histoires propres à la résistance huguenote qui se mit en place lors de la période dite du Désert (1685-1787) au sein de la forêt de l’Hermitain.
Rencontre royale à la Mothe
En parcourant une partie de l’ancien TDS (Tramway des Deux-Sèvres, ligne de 1901), les participants ont aussi découvert la légende de la Dame de Chambrille, histoire d’amour contrarié où
l’amante éplorée se transforma en pierre tandis que son amoureux se vida de son sang, donnant son nom à la vallée des Grenats.
On repart des visites riches d’histoire (avec un grand et petit h). Par exemple, peu de gens savent que les cours de Navarre et de France se rencontrèrent, en 1582, au château de La Mothe-Saint-Heray pour y négocier la paix. « Il y aurait pu y avoir un édit de La Mothe à la place de l’édit de Nantes », pointe Aude Baranger.
D’autres animations toute l’année
- Visite guidée uniquement du 1er septembre au 9 octobre : week-ends et jours fériés (sauf lundi), les visites sont à 14 h 45 et 16 h 15. Elles sont sur rendez-vous en semaine (cinq personnes minimum) jusqu’au 31 octobre.
- Exposition temporaire en accès libre.
- Détails et renseignements au 05 49 32 83 16 et sur la page Facebook du musée. Musée du Poitou Protestant, place de la Mairie – Beaussais-Vitré.