Biodiversité : Grand Angoulême veut préserver plutôt que restaurer
Grand Angoulême réalise depuis 2021 un Atlas de la biodiversité visant à recenser la faune et de flore sur son territoire. Une phase de restitution des travaux est entamée.
Grand Angoulême réalise depuis 2021 un Atlas de la biodiversité visant à recenser la faune et de flore sur son territoire. Une phase de restitution des travaux est entamée.
« Connaître pour agir ». La biodiversité doit faire l’objet d’une attention toute particulière au regard de tout ce qu’elle apporte à l’Homme. Pascal Monier, vice-président de Grand Angoulême, en charge de la nature et de la biodiversité, a présenté le 30 juin en forêt d’Horte, à Sers, dans la vallée des Fontenelles, les premières indications tirées de l’inventaire de la biodiversité mené depuis deux ans.
Des atlas communaux avaient été lancés il y a plusieurs années dans quatre communes angoumoisines. À partir de 2021, cette recherche a été généralisée à l’agglomération. « Le but est d’identifier des réservoirs naturels et des corridors, cartographier les espèces pour mieux les protéger », présente Pascal Monier. Le travail a été réalisé avec le concours de Charente Nature pour la partie faune et flore et la Fédération de pêche de Charente pour les cours d’eau. Le Centre d’étude technique environnemental et forestier (Cetef) s’est chargé des zones boisées. Rien que pour la faune, 200 000 données ont été compilées.
« Nous travaillons avec la Ligue de protection des oiseaux, l’Observatoire français de la biodiversité, le Conservatoire des espaces naturels, le Sybra (Syndicat du Bassin des rivières de l’Angoumois), décrit Jean-Pierre Sardin, co-président de l’association Charente Nature.
Nous avons identifié un certain nombre d’espèces qui disparaissent, notamment les petits passereaux en milieu agricole. La population d’alouettes des champs a diminué de 50 % en Charente en l’espace de quelques années. À l’inverse, nous avons pu observer le retour d’espèces, comme le faucon pèlerin ».
Yanis Marcillaud, écologue forestier au Cetef, souligne l’importance de la forêt : « C’est un milieu omniprésent dans l’agglomération d’Angoulême. Il représente 30 % des surfaces. Nous avons au Nord, la forêt de la Braconne, et au Sud Est, la forêt d’Horte, ainsi qu’une multitude de bois épars sur le territoire. La forêt est un atout pour la séquestration du carbone. Mais elle présente des fragilités ». En forêt d’Horte, les arbres sont disposés en étages, ce qui permet de multiplier les habitats adaptés à divers types de populations. Cette architecture multistrates est aussi un barrage contre le vent. Le sous-étage vert, plus humide, limite aussi le risque incendie.
Santé des cours d’eau
« Dans la vallée, le travail des services de pêche et de protection des milieux aquatiques consiste à rendre visible ce qui ne l’est pas, présente Valentin Hortolan, directeur de la Fédération de pêche de Charente. Nous avons ciblé nos inventaires sur les espèces dans les petits cours d’eau. Il apparaît que certaines espèces telles que la truite fario, le chabot et l’écrevisse à pieds blancs sont menacées… ».
Découlant de cet atlas de la biodiversité, une feuille de route a été présentée au conseil d’agglomération de Grand Angoulême. Elle définit un plan de gestion de la biodiversité. « Les documents d’urbanisme seront révisés en fonction de ces indications, permettant d’établir des sanctuaires de biodiversité. Restaurer coûte plus cher que préserver », affirme Pascal Monier.