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Grandes cultures
Céréales à paille : le bilan agroclimatique en Poitou-Charentes

La collecte 2023 est caractérisée par des rendements records en orge d'hiver et des rendements en blé tendre supérieurs de 5 % à la moyenne décennale.

Mâtures dès la fin mai, les orges ont esquivé l'échaudage et s'en sortent avec de la qualité et de la quantité.
© Arvalis

À la mi-mai, le potentiel en place des blés tendres était celui d'une année exceptionnelle. Les dommages causés par les bio-agresseurs (septoriose, JNO, maladie de pieds) ont eu peu d'influence sur les résultats en dehors des accidents isolés.

En orge, les rendements sont très élevés. La qualité est au rendez-vous : bons PS, teneur en protéines, calibrages plutôt bons malgré des PMG plus faibles que la moyenne en raison du nombre de grains par m2 et des conditions de remplissage. En blé, les rendements sont légèrement au-dessus de la moyenne décennale entre 65 et 70 q/ha.

Gros potentiel
jusqu'à la floraison

Modérément arrosés, l'automne et la sortie d'hiver ont été doux, favorisant une croissance rapide et l'enracinement. Un jaunissement des parcelles a été observé en février, expliqué par une longue période sans pluie, une faim d'azote exacerbée par des biomasses élevées, la lixiviation de l'azote sur le mois de janvier et des amplitudes thermiques marquées.

À l'approche du stade épi 1 cm, l'alimentation azotée des cultures était très soutenue en lien avec la bonne valorisation des premiers apports fin février.

De montaison à floraison le potentiel est très élevé. Les céréales sont correctement alimentées en eau et en azote avec des plages d'assimilation élargies (biomasse importante avec bonne absorption de l'azote). Les conditions de montaison ont été favorables à la mise en place du nombre d'épis et la formation des épillets totaux (nombre de grains potentiels de l'épi).

Météo compliquée

Un stress hydrique, accentué par les très fortes ETP (Tmax et vent), s'installe et s'intensifie dans les sols superficiels en mai pour se généraliser début juin. Les orges atteignent la maturité physiologique fin mai et esquivent en grande partie les températures échaudantes de début juin.

Les blés quant à eux souffrent : sénescence accélérée des dernières feuilles, remplissage réduit (grains de petite taille, d'autant plus que le nombre de grains est élevé). Les suivis montrent une faible évolution du PMG entre mi et fin remplissage.

À maturité, les pluies éparses freinent la récolte et impactent les PS, jusqu'ici très bons (entre 76 et 80 kg/hl).

Les parcelles les plus précoces sont récoltées première semaine de juin. Mi-juin, la plupart des orges sont récoltées. Les premières récoltes de blé tendre et dur débutent vers le 25 juin. Toutes les espèces d'automne étant à maturité, les chantiers se compliquent.

La récolte s'étale jusqu'au 20 juillet, conséquence des pluies. Le grain s'imbibe, gonfle, puis reperd de l'eau sans retrouver sa forme initiale, on estime la perte à 0,5 kg/hl pour 10 mm de pluie entre maturité physiologique et récolte.

Récoltes 2023 : positif vue de Bellanné

Pour les 15 sites de Bellanné, situés dans un rayon de 30 km autour de Thouars, la collecte a avoisiné les 100 000 t. " La sécheresse de début juin nous a inquiétés mais n'a finalement pas pénalisé les rendements, mis à part le colza à 25 qtx/ha, dont les graines sont plus petites que ne le laissait espérer la floraison, exprime Antoine Blanchard, directeur. La collecte des orges a affiché de très bons niveaux, tant en qualité qu'en quantité avec une moyenne de 85 qtx/ha. Celle des blés est bonne mais plus hétérogène selon les secteurs (entre 60 et 70 qtx/ha en moy.). En tout cas, nous avons eu la chance de pouvoir tout moissonner avant le retour des pluies ". Pour Bellanné, la récolte est en hausse de 25 % par rapport à celle de 2022, qui avait beaucoup souffert du manque d'eau. L'évolution des marchés export, en prix et en demande, est surveillée de près, les conséquences du contexte géopolitique mondial pouvant peser sur la dynamique. " La prudence reste de mise. Nous ne sommes pas à l'abri d'une forte volatilité des prix, à la hausse comme à la baisse, reprend le directeur. La nutrition animale et la meunerie restent nos segments privilégiés grâce à la qualité de nos infrastructures de stockage et à notre proximité géographique avec ces débouchés ".
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