Des conditions climatiques pour une récolte d’exception en céréales et en pois
Des conditions difficiles pour l’implantation des colzas, du froid modéré et de faibles précipitations en hiver, quelques gelées tardives impactantes au printemps... Bilan de la dernière campagne en céréales et oléagineux.
Les implantations de colza marquant toujours le début d’une nouvelle campagne culturale, celle-ci a commencé en conditions extrêmement sèches encore une fois. Certains ont engagé les semis des colzas le 28 août, espérant que l’orage du soir apporte assez de pluviométrie, mais cela a été loin d’être le cas sur beaucoup de secteurs de notre département. Pour les ‘‘chanceux’’, les premières levées se sont finalement faites début septembre, mais difficilement, grâce aux quelques pluies ou bien suite à un ou deux passage(s) d’irrigation.
Avec seulement 7 à 10 mm en septembre les colzas se sont peu développés, tout comme les plantes compagnes pour ceux qui ont associé colzas et légumineuses. Les préparations de sol pour les céréales ont été difficiles, pas de faux semis, et les inter-cultures semées en août n’ont pas levé.
À la mi-octobre, le retour des pluies a fait lever des graminées, juste avant les semis de céréales pour ceux qui n’ont pas commencé trop tôt. Les implantations se sont faites dans de bonnes conditions.
Novembre a été frais et humide, les pucerons ont été très peu présents. Ces conditions ont favorisé les applications d’herbicides de post levée précoce. La pluviométrie sur novembre et décembre a été proche de la normale.
Pas de saturation en eau des sols cet hiver
Dans les sols sensibles à l’excès d’eau, les cultures sont entrées dans l’hiver dans de bonnes conditions : les sols n’étaient pas saturés, il y a même eu entre Noël et fin janvier une période relativement sèche permettant de semer une surface significative d’orge et de pois de printemps. Durant l’hiver, on a eu droit à une période de froid modéré entre fin décembre et fin janvier, avec quelques gelées et des maxi très souvent en-dessous de 10 °C.
Février a été sec, avec 25 à 30 mm sur le département, qui ont quand même permis de valoriser le 1er apport d’azote sur céréales et colza quand l’apport est précoce. À la fin du mois, les températures ont remonté ; on a dépassé les 15°C pendant une semaine. Les colzas ont accéléré leur croissance, les méligèthes sont arrivés. Les premières fleurs ont fait leur apparition mi-mars. Les températures fraîches jusqu’à la mi-avril et les quelques gelées ont ralenti la floraison, avec des méligèthes toujours présentes.
Sur mars et avril, la pluviométrie a été inférieure à la moyenne. Pour les céréales, ces conditions ont limité l’installation des maladies, mais dans les sols superficiels, les cultures ont souffert du manque d’eau dans une période de forte croissance. De la virose a été régulièrement notée dans des parcelles non protégées à l’automne avec plus ou moins d’impacts selon les types de sol.
Sur colza, la situation s’est dégradée, avec des conditions très défavorables à la fécondation : températures fraiches et méligèthes. Avec le déficit de pluies dans certains sols et une pression larves d’altises parfois importante, certains colzas ont été remplacés par des cultures de printemps. Pour les autres parcelles, le manque de siliques a été malgré tout significatif. Avec le retour de pluies de fin avril et début mai, le 3ème apport d’azote sur céréales a bien été assimilé.
Les gelées sur la 1ère quinzaine d’avril ont entraîné quelques dégâts à la méiose dans certaines parcelles d’orge d’hiver ; il a manqué des épillets à la récolte. Début mai, on a relevé à nouveau quelques températures négatives, finalement sans conséquences sur les blés qui ont dépassé le stade méiose.
De fortes températures sans conséquences
Pendant la phase de début du remplissage des grains, les conditions ont été à nouveau sèches. Sur la dernière décade de mai, les températures ont grimpé : jusqu’à 30 °C les premiers jours de juin. Heureusement, la première décade a apporté des pluies allant de 20 à 60 mm suivant les secteurs, qui ont amélioré les conditions sur la fin du remplissage. Les fortes températures à partir du 23 juin ont été sans conséquences sur les rendements des céréales d’hiver compte tenu de leur stade. On n’a pas observé d’échaudage cette année.
Les moissons ont débuté la dernière semaine de juin avec les orges d’hiver. Ont rapidement suivi les pois de printemps, les colzas, les blés tendre et dur. La qualité des céréales est là. Ce temps sec et chaud de fin juin début juillet a permis d’atteindre des PS élevés. Les taux de protéines sont souvent faibles dans des situations où les rendements sont bien au-delà des prévisions.