Des trajectoires divergentes à travers le monde
Dans une étude parue dans les Cahiers de l’agriculture, le chercheur de l’Inrae Benoît Dedieu synthétise les connaissances sur l’évolution du travail en agriculture dans le monde, en particulier sur la productivité du travail.
Les pays de l’OCDE ont « une trajectoire très singulière », qui mêle augmentation des rendements par hectare et des surfaces exploitées par travailleur, indique Benoît Dedieu. Une dynamique « concomitante d’une diminution régulière de la population active agricole et d’une substitution du travail par du capital » – que n’a pas connue, ou beaucoup moins, le reste du monde.
Dans les pays du Sud, seule la productivité de la terre a progressé. La densité de population « s’est largement maintenue en zone rurale, limitant les opportunités d’agrandissement des surfaces par travailleur, voire même, comme en Afrique subsaharienne, réduisant cette surface du fait des héritages ». Le travail reste essentiellement manuel, avec seulement 3 % des travailleurs ayant accès à des tracteurs.