Différentes techniques pour faire du blé bio
Le 7 juin, à l’occasion de la journée dédiée à l’agriculture biologique, dans le cadre du programme régional Re-Sources de préservation de la qualité de l’eau, la Cavac a présenté ses essais de cultures de blé bio chez Dany Blondio, à Availles-sur-Chizé.
ou du pois, et de différents fertilisants, sur les parcelles de Dany Blondio, à Availles-sur-Chizé. Des essais menés par la Cavac.
Plus de 110 personnes ont participé à la journée technique « Du bio dans les tuyaux », jeudi 7 juin, dédiée aux opportunités techniques et économiques en agriculture biologique, dans le cadre de la démarche régionale Re-Sources de reconquête de la qualité de l’eau. Agriculteurs en bio et en conventionnel se sont pressés aux divers ateliers au champ, chez Dany Blondio à Availles-sur-Chizé, sur le territoire de la Boutonne amont. La présentation des essais de cultures de blé par la Cavac et la Frab Nouvelle-Aquitaine, menés sur les parcelles de Dany, a vivement intéressé. « Nous, on est en conventionnel et en fin de carrière, on ne se reconvertira pas en bio mais certaines pratiques culturales de la bio sont intéressantes à transposer ; pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, notamment. Nous sommes les premiers exposés », témoigne Martine de Chizé, en polyculture.
Une meilleure production en culture associée
Voici ce qu’a découvert la Cavac après sept ans d’expérimentation en Vendée (un contexte un peu différent du deux-sévrien mais les tendances sont les mêmes et déjà visibles sur les essais chez Dany Blondio) : dès que le blé est cultivé en culture associée (avec du pois ou de la féverole), la production à l’hectare augmente (toutes plantes confondues) mais il y a, forcément, moins de blé que sur une culture de blé pur.
Par contre, le blé est gagnant en taux de protéines lorsqu’il est associé à une autre culture ; il gagne un point de plus, en moyenne (et n’en a jamais moins qu’en culture de blé pur). « Le blé profite plus de l’azote quand il est mélangé que s’il est seul et dense », explique Guy Marionneau, du service agronomie de la Cavac, qui a assuré le suivi de ces essais chez Dany Blondio.
Si le rendement en blé est inférieur en culture associée qu’en blé pur, en culture associée, ce « manque » est comblé par la qualité du blé et son taux supérieur de protéines puisqu’il peut être vendu en tant que blé panifiable (donc plus cher : 470 €/t, d’après la Cavac).
Le bio soutenu par les meuniers locaux
Seul petit problème, les meuneries, friandes de blé bio français, le sont moins des restes de brisures de pois ou de féveroles, qui donnent un goût rance à la farine. La Cavac a mis au point une grille de triage certes améliorable mais qui permet d’avoir quelque chose d’à peu près « net » à la fin du tri, assure Guy Marionneau. La coopérative propose des formations pour apprendre à s’en servir.
Quant aux résultats des tests de fertilisation sur les associations culturales, la Cavac constate que plus on apporte de l’azote, plus le rendement augmente et plus le taux de protéines augmente ; mais, dans des conditions limitées d’apports en azote, plus le rendement baisse en blé et plus le taux de protéines du blé est élevé, remarque Guy Marionneau.
Deux stratégies sont donc possibles si l’on veut augmenter le taux de protéines du blé. L’intérêt de l’association culturale est plus vrai lorsque l’on est limité en apports d’azote. C’est le compost de fientes de volailles qui a l’efficience la plus importante (58 % d’efficacité, note la Cavac).
« On pousse les gens à cultiver du blé bio. Le marché est soutenu par les utilisateurs locaux. Les meuniers sont prêts à approcher des prix convenables. Mais techniquement, ça reste une culture compliquée. Il faut deux passages de herse minimum et un binage est encore nécessaire la plupart du temps. Le blé bio est compliqué à mettre en place, à désherber et à mener jusqu’au bout », admet Guy Marionneau.
Le technicien de la Cavac a rappelé qu’il est toujours dangereux de ne pas couper une rotation, même en conventionnel, par rapport aux maladies.