Du maïs grain humide pour concentrer les rations
Même si la différence avec le blé est moins marquée qu’en 2014 le maïs grain humide est une solution de complémentation énergétique très économe qui présente moins de risques alimentaires que le blé.
Riche en énergie, le maïs grain humide constitue un bon complément pour des taurillons, vaches en finition et laitières ayant de forts besoins. Il permet de densifier la ration en énergie. Le stockage, sous forme humide et hermétique à l’air peut être réalisé de différentes façons. Dans tous les cas, le grain doit être distribué aplati.
Le maïs grain humide possède pratiquement la même composition que le maïs sec. Par contre son amidon est accessible plus rapidement par les micro-organismes du rumen, et il est absorbé plus rapidement. Il est donc un peu plus acidogène que du maïs grain sec mais beaucoup moins que le blé et l’orge. L’optimum est de 30 % d’amidon dans la ration d’une vache laitière, un peu plus pour des taurillons. Il est recommandé d’apporter des fourrages ayant plus ou moins d’énergie sous une autre forme pour faciliter la rumination et en le mélangeant avec le maïs grain. Par exemple 1/3 d’ensilage d’herbe pour les vaches laitières, un peu de paille pour les taurillons.
Le maïs grain moins acidogène que le blé
La valeur alimentaire du maïs humide quel que soit son mode de stockage est la même sous réserve d’une bonne conservation. Celle du mais épi est bien évidemment inférieure mais présente l’intérêt d’être plus riche en fibre. Sur le plan valeur alimentaire, il faut 0,9 t de maïs plus 0,030 t de soja pour remplacer 1 tonne de blé. Le prix du maïs grain est actuellement légèrement inférieur de 8 €/t sec hors stockage. La différence de prix est ainsi limitée cette année et revendre du blé pour stocker du maïs, sauf sous forme humide, est moins intéressante. Cela suppose d’être équipé en conséquence.
Maïs grain conservé humide ensilé ou grain entier
La conservation sous forme humide doit se faire dans tous les cas à l’abri de l’air. En l’absence de traitement chimique ou ammoniacal, deux techniques de conservation dominent. Le maïs grain humide entier conservé inerte est un processus de conservation naturel en absence d'air (anaérobie). La récolte se fait à des humidités comprises entre 24 et 36 %. Le grain humide est immédiatement mis dans un silo étanche à l'air. Un big-bag contient 800 kg de maïs humide. Adapté aux élevages de petites tailles, il est constitué d'une enveloppe extérieure, doublée d'une poche interne recevant le grain et assurant l'étanchéité. Le silo souple (capacité variant de 20 à 200 tonnes) étanche à l'air, est bien adapté aux grosses quantités. Rempli par le haut du silo, il est équipé d'un cône en béton facilitant la reprise par une vis équipée d'une fermeture hermétique. La toile s'abaisse au fur et à mesure du vidage. L’extraction du grain se fait chaque jour au rythme des besoins de l’élevage. Selon des résultats d’expérimentation (Mauron), il est préférable d’aplatir pour améliorer l’indice de consommation de l’ordre de 15 %, les croissances sont cependant identiques.
Le silo boudin plus onéreux
Le maïs grain humide broyé, conservé sous forme ensilée, est réalisé entre 34 et 38 % d'humidité. En dessous de 30 %, le tassement ne sera pas efficace. Le broyage est réalisé avec un broyeur spécifique au fur et à mesure de la récolte. La mouture recherchée sera d'autant plus fine que le maïs est moins humide. Pour le stockage, le choix du type de silo (boudin, big-bag, couloir), dépend de la taille de l'élevage et des besoins. La configuration doit permettre un désilage frontal journalier de 5 à 10 cm d'épaisseur. Il est indispensable de réaliser un bon tassement et d'assurer une parfaite étanchéité. Le coût du silo boudin est le plus élevé. Le big-bag est une solution pour les petites quantités moins de 50 t. Le silo couloir peu large et haut permet de reprendre au chargeur.
Le maïs grain rafle, un bon compromis
Le maïs grain broyé avec la rafle est récolté avec une ensileuse équipée de becs cueilleurs de moissonneuse-batteuse, permet de récolter plus de tonnage et de fibre mais avec une moindre valeur alimentaire, mais supérieure à l’orge. Il trouve son intérêt par exemple dans les rations sèches pour taurillons. Son stockage, en respectant les mêmes règles d’avancement, se réalisera en silo couloir.