Politique régionale
Ecobiose donne le cap de la transition agro-écologique
Présenté le 2 décembre à Bordeaux, le rapport Ecobiose expose la photographie de la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine et énonce quinze suggestions pour la préserver.
Présenté le 2 décembre à Bordeaux, le rapport Ecobiose expose la photographie de la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine et énonce quinze suggestions pour la préserver.
En synthétisant les rapports régionaux des vingt dernières années et les travaux de 103 scientifiques, le comité Ecobiose, lancé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2017, a mis en lumière, avec une ampleur inédite, le rôle de la biodiversité locale pour les sociétés humaines. Coordonnée par Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS à Chizé, cette vaste étude alerte sur l’érosion du vivant alors même que les espèces animales et végétales favorisent chaque jour l’activité humaine : approvisionnement en aliments et bois, régulation de l’eau et de l’air, qualité de vie (espaces récréatifs, patrimoniaux, de santé…).
Déclin des espèces
En bref, la nature rend service à l’Homme : la pollinisation par les abeilles peut augmenter les rendements jusqu’à 40 % en oléoprotéagineux. Les araignées de vigne, quant à elles, chassent les ravageurs tels que les cicadelles ou les cochenilles… En retour, l’Homme ne préserve pas toujours cette biodiversité, et la tendance est plutôt à l’inverse. Mécanisation, uniformisation des paysages, pollution chimique, sonore et lumineuse ou encore introduction d’espèces exotiques ont accéléré « le déclin alarmant de la biodiversité ordinaire », constatent les experts d’Ecobiose. Chez les oiseaux, plusieurs familles sont par exemple menacées : alouettes, bruant-ortolans, perdrix ; l’outarde canepetière frôle pour sa part l’extinction, ayant perdu 95 % de ses effectifs en 35 ans.
Appel aux décideurs
Dans la lignée de la feuille de route Néo Terra adoptée en juillet (voir Agri 79 du 26 juillet), le rapport Ecobiose vient renforcer les engagements pris par la région en faveur de la transition agro-écologique. Soulignant la nécessité de dépasser les « blocages institutionnels » face à l’urgence de préserver la biodiversité, il invite à trouver des modes de gouvernance plus participatifs afin de se montrer à la hauteur des enjeux.
Parmi les quinze préconisations avancées par les chercheurs, nombreuses sont celles invoquant l’accompagnement et le développement de pratiques agricoles moins intensives par le biais d’actions concrètes de limitation des pesticides, de circuits d’alimentation bio, d’éducation… Autre levier : la création d’un réseau de zones ateliers environnementales pour expérimenter des solutions de territoires résilients. Ces pistes bénéficieront d’une partie des 67,5M€ et 15 recrutements mis sur la table par la région pour la mise en œuvre de Néo Terra. Avec Ecobiose, c’est une orientation plus respectueuse de l’environnement qui est donnée. Aux décideurs de s’en emparer maintenant, à toutes les échelles.