Eros et ses congénères séduisent pour que survive la race
Les épreuves nationales des races poitevines auront lieu à Dompierre-sur-Boutonne, en Charente-Maritime, les 25, 26 et 27 août. Ce rendez-vous de passionnés est un moment important pour communiquer sur la sauvegarde de ces races encore menacées.
Yoann Brisson cherche une « fermette » à acheter autour de Saint-Maixent. Une maison et quelques hectares feraient son bonheur ainsi que celui de ses enfants. Depuis l’adolescence, ce jeune trentenaire se passionne pour les traits Poitevins et les Baudets du Poitou. « Des animaux atypiques, généreux, d’un calme attachant », juge-t-il.Cavalier d’abord, Yoann est devenu au fil des années éleveur, étalonnier et utilisateur de ces animaux de races locales. Double actif, il consacre une partie de son temps à l’œuvre collective de sauvegarde des races lancée à la fin des années 70. Il y a presque cinquante ans, en organisant les croisements à l’origine du livre B, les éleveurs ont redonné un avenir au baudet du Poitou. « Après sept générations de sélection, on retrouve la race pure », explique Yoann. En à peine un demi-siècle, les effectifs sont ainsi passés de 44 sujets à 700 environ (livre A et B confondus). Une nette amélioration pour l’âne du Poitou, dont l’avenir reste pourtant incertain. « En cinq ans, nous sommes passés de 200 naissances à 123 par an. Il faut rester mobilisé ».