Faciliter la mutation viticole
En plein Bons Bois, les deux syndicats, FNSEA17 et JA17 ont parlé circuits courts, viticulture et contraintes.
Ils sillonnent régulièrement le département pour débattre, pour discuter. Têtes de listes et candidats sont là pour aborder les thèmes récurrents : réglementation, perspectives, prix, revenus, environnement. À Meursac, chez Véronique Laprée, en plein Bons Bois, naturellement on a parlé des marchés du cognac, des vins charentais et du pineau, mais surtout des choix de circuits courts. Depuis 22 ans, la viticultrice a choisi de développer les ventes directes, dans un magasin et sur des marchés estivaux avec son fils Pierre arrivé sur l’exploitation en 2012. Un choix difficile, car chronophage, alliant le contact avec la clientèle : «c’est un autre métier lorsqu’il faut inventer des étiquettes, des dépliants, des animations.» Elle n’en oublie pas pour autant son «métier de base» : la vigne et l’élaboration des vins et cognacs. Attentive à une «production raisonnée», Véronique Laprée ne cache pas son avis sur les hectares en plantations nouvelles, plutôt défavorable : «même si on ne peut pas se passer des nouveaux marchés, il faut répondre à l’expansion des quantités.» Elle préfère la rénovation du vignoble, voire des transplantations pour «assurer cette performance.» Elle parle de «défendre la viticulture» à la Chambre. La conseillère régionale concède que «même si le secteur va bien, nous sommes en plein investissement pour des mises aux normes, pour une viticulture plus propre, dans des démarches HVE. Là, la Chambre a un rôle essentiel à jouer dans l’explication, la simplification.» Le débat improvisé devant le magasin à Meursac était horizontal : les éleveurs présents ont raconté «leurs» passages à la mise aux normes et les attentes en matière de conseil consulaire. Selon Véronique Laprée, «nous devrions aller tous dans le même sens. C’est un passage obligé : meilleure qualité, réponse aux attentes sociétale et environnementale.» Elle s’amuse à l’idée que les «viticulteurs présents à la Chambre seraient plus sages» : «c’est le rôle dans l’intérêt général de membres de Chambre ! »
Luc Servant et Cédric Tranquard, les deux têtes de liste JA-FNSEA, ont souligné les efforts entrepris pour accompagner les démarches de circuits courts. «Certes tout le monde ne sera pas en magasin de producteurs» concède Luc Servant, «mais cette approche des consommateurs, aussi par la vente directe, est accompagnée par le conseil de la Chambre.»
L’émergence de quotas d’irrigation sur certains bassins peuvent aussi susciter des perspectives que Cédric Tranquard et Luc Servant ont commenté. «Exporté à 98 %, le cognac est une formidable valeur ajoutée que l’irrigation peut conforter…» analysait le président de la FNSEA 17. Ces matinées conçues comme des rencontres informelles prennent aussi le pouls d’un monde agricole qui a souvent davantage de questions que de réponses à la mutation de son périmètre d’action.