Hoop, pour en finir avec l'usage unique
Même si cela parait un peu un retour en arrière, la consigne pourrait bien être une solution de demain. Les associés de Hoop, installés à Chauvigny viennent de concevoir une borne de collecte automatisée.
Leur objectif ? Récupérer 15 à 20 % d'unités réemployables d'ici 2027. "On est actuellement autour de 3% en France " souligne Julien Morvan, fondateur de Hoop en 2023, bien conscient qu'il faut convaincre les industriels pour qui le jetable est moins souvent contraignant. Mais il sait aussi que le limiter voir le bannir est sans doute une solution d'avenir pour préserver les ressources. " Il y a un potentiel de plusieurs milliards de contenants à récupérer et à remettre dans le circuit" ajoute le chef d'entreprise. Avec ses trois autres associés de la SAS, ils se sont donc attelés à fabriquer une borne de collecte complètement automatisée. Elle est sortie en janvier dernier et l'heure est à présent aux tests grandeur nature. Le principe est simple : le consommateur vient déposer ses contenants réutilisables. Les bouteilles et autres bocaux par le trou rond et es boîtes de type pizza dans celui qui est rectangulaire.
Le défi technique ? Que les contenants ne se cassent pas lors du dépôt. Ensuite, sur un écran tactile, le consommateur peut transformer sa bonne action en points sur sa carte fidélité ou en e-ticket à dépenser chez les commerçants dépositaires de la borne. Ou encore faire un don à une association. La machine le félicite ensuite en complétant du nombre de kilos de déchets économisé.
Solution complète
Installé au sein du Centre d'accueil des entreprises de Grand Poitiers à Chauvigny, Hoop veut aller plus loin : adosser à la collecte une station de lavage industriel, offrant ainsi une solution complète aux professionnels qui adapteraient leurs contenants et permettrait à leurs consommateurs d'utiliser la borne. Hoop va même remonter la chaîne un peu plus haut encore en s'associant à des fabricants de contenants qui s'adapteraient à la borne. Ces entreprises concevraient ainsi des contenants qui se retrouveraient dans les rayons des supermarchés ou magasins de producteurs pour être récupérés et lavés chez Hoop, qui se charge de les redistribuer.
La boucle sera ainsi bouclée. Et les associés de Hoop ne seraient pas contre non plus s'associer avec des producteurs locaux qui vendent leurs produits en direct dans des contenants en verre ou en plastique. "On est prêt à les accompagner pour faciliter les démarches et surtout les contraintes " explique Julien Morvan qui connaît les solutions de financement pour des expérimentations.