Céréales
Irrigation des céréales à paille : choisir le bon moment
L’apport d’eau permet d’augmenter les gains de rendement. Lesquels varient toutefois en fonction du type de sol et de l’année climatique.
L’irrigation des céréales à paille permet de maximiser et de régulariser les rendements, en particulier dans les sols à faible réserve hydrique et durant les années sèches. Les objectifs de rendement étant mieux maîtrisés, la fertilisation azotée est aussi ajustée et l’azote est mieux valorisé pour la qualité du grain lorsque les pluies se font attendre. C’est le cas pour le nord de la région où les enrouleurs sont sortis depuis début mai.
Situés autour de 2 à 2,5 q/ha pour 10 mm d’eau apportée, les gains de rendement demeurent variables en fonction du type de sol et de l’année climatique. En année normale, les besoins en eau d’irrigation varient de 25 à 90 mm selon le type de sol. En année très sèche, ils peuvent dépasser 150 mm dans les sols les plus superficiels (voir tableau). Les gains totaux liés à l’irrigation peuvent ainsi varier de quelques quintaux en sol profond ou lors d’une année humide à 20 25 q/ha en année sèche sur un sol superficiel.
La période de plus forte sensibilité des céréales s’étend du stade dernière feuille à grain laiteux. Toutefois, certaines années au climat sec début montaison, un premier tour d’eau au tout début de la phase sensible, dès 2-3 nœuds, est recommandé. Il peut s’avérer également profitable d’apporter un premier tour d’eau de 20-25 mm pour favoriser l’absorption de l’azote dès le stade 1 nœud en cas d’absence totale de pluie en début de montaison.
Afin de permettre une bonne valorisation de l’eau, on ne dépassera pas le stade « épiaison + 20 jours » dans les sols profonds, pour réaliser les dernières irrigations et « épiaison + 25 jours » (= stade grain laiteux) en sols superficiels.
Les périodes d’irrigation des céréales étant très variables selon les années, des outils de pilotage comme la méthode IRRINOV®, sont disponibles pour aider les producteurs à mieux gérer leur irrigation.
La qualité des céréales est intimement liée à leur teneur en protéines. L’ajustement de la dose d’azote à apporter est donc primordial pour atteindre les objectifs de qualité. En situation irriguée, le potentiel de rendement supérieur à celui d’une culture sèche doit impérativement être intégré lors du calcul des besoins en azote de la parcelle.
Eviter la sortie des étamines
Pendant la floraison et plus particulièrement pendant l’ouverture des glumes (sortie des étamines), l’irrigation peut amplifier les effets de la pluie en augmentant le maintien de conditions humides favorables à la contamination par les fusarioses et au développement de la moucheture pour le blé dur. Pour limiter ce risque, il est déconseillé d’irriguer pendant une durée de 8 jours environ à partir de la sortie des étamines.