La communication, un outil dans le pilotage de la santé des monogastriques
Au-delà des outils techniques utilisés pour la conduite du troupeau, les éleveurs de monogastriques ont fait ressortir, dans le cadre du projet Unifil anim santé (2018-2021), le besoin d’échanges entre exploitants et professionnels.
Au-delà des outils techniques utilisés pour la conduite du troupeau, les éleveurs de monogastriques ont fait ressortir, dans le cadre du projet Unifil anim santé (2018-2021), le besoin d’échanges entre exploitants et professionnels.
Lorsqu’on interroge les éleveurs sur les outils qu’il utilise pour piloter la santé de ses animaux, il n’est pas aisé de trouver des similitudes. Dans le cadre du projet Unifil anim santé (2018-2021), les professionnels ont posé la question à 179 d’entre eux. Ils ont obtenu 129 réponses différentes. « Beaucoup déplorent le manque d’inter-opérabilité entre les outils », déplore Claire Manoli, de l’ESA d’Angers.
L’objectif de ce projet financé par l’UE et la région Pays de la Loire est d’apporter des clés aux éleveurs pour leur permettre d’intégrer une démarche efficace du pilotage de la santé du troupeau. Des réunions organisées à la suite ont permis de relever le manque d’outils de gestion quotidienne. « Les éleveurs se réfèrent beaucoup aux indicateurs sensoriels au quotidien. C’est un savoir tacite. Or, les outils utilisés permettent simplement une surveillance périodique », rend compte la chercheuse en productions animales.
À la suite de ces rencontres, la moitié des éleveurs de ruminants ont admis vouloir plus de coordination entre les différents partenaires de la santé ainsi qu’une évolution du bilan sanitaire d’élevage (BSE). Ce dernier se révèle, selon eux, « peu utile, trop protocolaire et une démarche administrative plus qu’un réel échange ».
Échanger sur les pratiques de chacun
En se basant sur ces constatations, les partenaires du projet (Itavi, ESA, Ifip et Idele) ont proposé trois outils : le premier a été l’organisation de groupes d’échanges entre éleveurs, animés par un vétérinaire. Sept réunions de ce type rassemblant 23 participants ont eu lieu sur des thématiques comme la mortalité des porcelets, l’immunité du veau ou encore les attentes sociétales. « Le bilan est très positif sur les apports du vétérinaire, la qualité des échanges et le format d’une demi-journée », rapporte Anne-Christine Lefort, vétérinaire à l’Itavi. 19 participants estiment avoir acquis des connaissances à cette occasion et 12 d’entre eux ont manifesté une intention de mettre en place des nouveautés ».
Ensuite, un rendez-vous annuel de la santé a été construit au sein d’une réunion participative dans le but de mieux anticiper les BSE notamment. Une préparation pourra ainsi avoir lieu en amont des BSE, où chaque intervenant mettra ses éléments en commun et où des objectifs clairs seront énoncés. « Des guides et des livrables seront disponibles en septembre à ce sujet », assurent les chercheurs.
Des vidéos techniques seront également mises à disposition. À la rentrée, trois seront disponibles : sur les pompes doseuses, le préchauffage des salles et la gestion d’ambiance en porcs et en volailles. De bonnes bases sur lesquelles travailler en attendant de développer d’autres projets, celui-ci ayant pris fin.