Téosinte
La téosinte exige une vigilance toute particulière
La téosinte est une graminée très proche du maïs et son cycle peut fortement le concurrencer, pouvant occasionner jusqu’à 50 % de perte de rendement.
La téosinte est signalée en Poitou-Charentes depuis le début des années 90. Au départ, concentrée dans le secteur de Saint-Fraigne (16), la zone touchée s’élargit régulièrement en Charente-Maritime et en Deux-Sèvres et on note une accélération de la progression. Le mode principal de propagation reste le nettoyage imparfait du matériel de récolte itinérant. Les systèmes de cultures adaptés à ces secteurs ont aussi contribué à l’enrichissement des stocks semenciers et à la propagation.
Les conseillers d’Arvalis en collaboration avec les coopératives agricoles Charentes-Alliance, Corea PC, Cavac Villejésus, Terre Atlantique ainsi que les chambres d’agriculture de Charente, de Charente Maritime et des Deux-Sèvres ont élaboré une fiche technique pour mieux connaître cette adventice du maïs et limiter sa propagation.
Une plante envahissante
Ainsi on apprend dans cette fiche que le stock semencier de la téosinte est plutôt persistant, qu’elle est capable de lever à des profondeurs importantes (> 8 cm). Au printemps, le développement végétatif rapide rend la téosinte très concurrentielle des cultures. En cas d’infestation sur maïs, le rendement de la récolte peut fortement chuter. Sa montée à graines pose des problèmes de qualité de récolte et augmente le stock grainier des parcelles. Les semences, de forme tétraédrique (berlingot), sont de couleur beige à brune et mesurent 5 mm. Au stade plantule, contrairement au maïs dont la première feuille est arrondie, le cotylédon de la téosinte est plus effilé. L’insertion des feuilles est plus verticale. La téosinte est alors repérable dans l’interrang. A l’âge adulte, ses racines nombreuses et profondes lui permettent de grandir jusqu’à 2,5 m. L’insertion des épis est différente de celle du maïs. On peut trouver 3 à 4 épis par plante, à des hauteurs différentes, avec une quinzaine de grains par épi et parfois plus. Les panicules sont plus développées que sur le maïs grain.
Combiner les méthodes préventives
Pour gérer cette adventice il faut opter pour une démarche pluriannuelle en lutte préventive et curative et combiner les luttes chimiques et mécaniques.
L’introduction de cultures d’hiver dans la rotation et l’intervalle maximal de temps entre deux cultures d’été limiteront les infestations. Il faut chercher à éviter les retours fréquents et successifs de cultures à risque, en particulier maïs et autres cultures de printemps. Comme les graines de téosinte sont capables de rester viables dans le sol très longtemps, leur enfouissement par le labour, même occasionnel, ne constitue pas une stratégie d’épuisement efficace. Le travail du sol simplifié est une alternative possible car il concentre les graines dans les premiers centimètres du sol et limite les levées échelonnées. Dans le maïs, la gestion du désherbage chimique passe par l’utilisation d’une variété Duo System. Le binage est un levier possible.
Récolter en dernier
La présence de téosinte après une récolte de céréales ou de protéagineux nécessite une grande réactivité en matière d’interventions de déchaumage sur toute la période d’interculture afin de favoriser les levées car les germinations estivales sont fréquentes. Toute intervention destinée à stimuler les processus de levées en interculture favorisera la diminution du stock semencier.
Sur maïs, il faut éviter les dates de semis précoces afin de faire lever et détruire un maximum de téosinte avant le semis. En prévention il faut faire attention au transport de graines par le matériel de récolte et nettoyer soigneusement la moissonneuse-batteuse après la récolte d’une parcelle infestée pour réduire la dissémination vers les autres champs. Il faut récolter les parcelles infestées en dernier.
La fiche technique sur la téosinte est disponible sur le site Internet de la chambre d’agriculture sur www.deux-sevres.chambagri.fr.