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L’agroforesterie dope la bio fertilité des sols

Production des plantes vivrières, composante majeure du cycle de l’eau et de la qualité de la ressource, réserve de biodiversité... Les sols assurent un certain nombre de fonctions d’où l’importance de les préserver.

A l’échelle planétaire, les sols contiennent l’équivalent de 2 à 3 fois le stock de carbone de l’atmosphère sous forme de CO2.
A l’échelle planétaire, les sols contiennent l’équivalent de 2 à 3 fois le stock de carbone de l’atmosphère sous forme de CO2.
© N.C.

L’année 2015 a été déclarée « année internationale des sols » par la FAO. Ceci face à un constat alarmant : un tiers des sols seraient déjà dégradés alors qu’il s’avère important de préserver leur santé car ils assurent un certain nombre de fonctions, la première étant la sécurité des denrées alimentaires. Environ 95% des plantes vivrières sont produites par les sols. Mais les sols sont aussi une composante majeure du cycle de l’eau et de la qualité de la ressource (stockage, filtration, épuration). Ils sont essentiels dans les échanges gazeux et à ce titre contribuent à la régulation du climat et à la qualité de l’air en augmentant leur teneur en carbone. Enfin ils constituent une réserve de biodiversité et d’un patrimoine génétique en hébergeant une multitude d’organismes vivants, qui sont la source de la bio fertilité. Parmi les solutions pour une gestion durable des sols, diverses approches cohabitent comme l’agroforesterie systèmes, traditionnels ou modernes, d’utilisation des terres où les arbres sont associés à des cultures et/ou à des animaux.

Les sols et le stockage du carbone
A l’échelle planétaire, les sols contiennent l’équivalent de 2 à 3 fois le stock de carbone de l’atmosphère sous forme de CO2. Une variation de 5% de ce stock correspond à sept années d’émissions mondiales de GES. Or la première variable dont dépend ce stock est l’usage du sol, en interaction avec le climat, les forêts et les prairies. L’arbre contribue ainsi au stockage additionnel de carbone, de l’ordre de 18% du potentiel d’atténuation des émissions du secteur agricole, et pour un coût annuel de la tonne de CO2 inférieur à 25€, selon une étude de l’INRA. Le taux de carbone organique fixé durablement, en particulier dans les couches les plus profondes du sol, est de l’ordre de 300 kgC/ha/an sur 1 m de profondeur, avec un maximum de 1tC/ha /an dans les sols ayant un bon profil (texture et profondeur) et selon les disponibilités en nutriments (N, P, S) qui sont indispensables. Un bilan global de productivité et de séquestration du carbone donne à partir d’une simulation comparant une culture annuelle à un système avec double culture associée à de l’agroforesterie un gain de plus du double en carbone.

Principale source de la vie dans les sols
Il faut insister sur le rôle essentiel de la matière organique fraîche pour le bon fonctionnement de la bio fertilité qui désigne l’aptitude du sol à assurer de façon soutenue et durable la croissance des plantes et l’obtention des récoltes à partir d’éléments biologiques. Si une partie des apports de carbone par les arbres est fixée durablement dans les couches profondes du sol, la restitution du carbone par les racines annuelles, les feuilles et les rameaux, permet une reconstruction de la fertilité et de la vie biologique. Ce maintien est vital car les compartiments minéraux et organiques du sol doivent être constamment  renouvelés, au fur et à mesure que les plantes consomment ces éléments.
Le carbone, dans sa composante « humus » constitue la base de toute la chaîne alimentaire dans le sol, accueille une grande variété et une variabilité d’organismes, les plus petits sont les plus nombreux et les moins connus avec plus de 2 millions d’espèces de bactéries et de champignons. Les vers de terre constituent le groupe le plus important en biomasse sur la terre et le mieux connu.
Il faut noter l’importance des bactéries d’une part, ces « ingénieurs chimistes » qui permettent la fourniture des éléments minéraux aux plantes et la dégradation des polluants et les champignons d’autre part, qui transforment les matériaux organiques difficiles à digérer en composés que d’autres organismes peuvent utiliser. Les mycorhizes (une symbiose racines et champignon) jouent un rôle essentiel pour le sol et la plante car elles apportent de l’azote et du phosphore. Or ces mycorhizes se retrouvent davantage dans les systèmes agroforestiers grâce au développement des racines. Par ailleurs, certaines essences ligneuses contribuent à la fixation d’azote et améliorent le rapport C/N des sols, ce qui serait favorable aussi pour les cultures. Il y a donc un réel développement de la vie dans les sols grâce aux arbres, et qui reste un sujet d’étude important pour notre futur.

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