À l’attaque des limaces
Avril, qui annonce l’imminence des semis de printemps, est aussi une période de développement des populations de limaces. Le bon usage des armes de protection des cultures est essentiel.
Quand les semoirs seront dans les champs pour l’implantation des cultures de printemps, il y a un risque conséquent que les limaces y soient aussi. Vendredi 1er avril, à Vouillé, la chambre d’agriculture organisait une demi-journée consacrée au gastéropode nocturne qui pourrait presque empêcher les cultivateurs de dormir, au vu des dommages importants qu’il est capable de causer et ce à des stades très précoces du cycle de culture. Dans les cas extrêmes, cela peut imposer un re-semis, et, plus couramment, au moins un surcoût lié au recours à un traitement chimique.
À l’égard de la qualité de l’eau notamment, un des enjeux collectifs est de réduire l’usage et les impacts des produits phytosanitaires. Par la même occasion, il est essentiel en vue « de conserver des solutions de traitement efficaces pour protéger les cultures contre les limaces », rappellent les intervenants, dont Éric Baraton, conseiller productions végétales de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres.
Gestion de la lutte à l’échelle de la parcelle
Il ressort que la limace reste un ravageur mystérieux dont il est parfois compliqué de prédire le développement et les dégâts. Néanmoins, une connaissance fine de sa parcelle et de son historique (cultural, dont les intercultures et des précédentes attaques de limaces) permet de déterminer une probabilité du risque d’attaque. Cette année, il n’y a aucun espoir que le froid hivernal ait décimé les populations, et encore moins les stocks d’œufs. Ce sont aussi et surtout les deux derniers étés qui ont favorisé les limaces car avec beaucoup d’humidité, ils n’ont pas permis aux agriculteurs de pratiquer des déchaumages efficaces contre l’animal. En effet, avec un déchaumage qui les expose à une forte chaleur, les adultes sont desséchés en moins de 24 heures. Pour les œufs, c’est encore plus rapide. L’idéal, dans cette stratégie, est un premier passage juste après la récolte, « pour ne pas leur laisser le temps de redescendre dans le sol », précise le conseiller.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 8 avril 2016