Social
Le comité départemental de prévention du mal-être agricole est lancé
Ce comité de suivi organisé par la DDTM avec la participation des organisations professionnelles agricoles s’est tenu pour la première fois le 6 septembre à La Rochelle.
Ce comité de suivi organisé par la DDTM avec la participation des organisations professionnelles agricoles s’est tenu pour la première fois le 6 septembre à La Rochelle.
Le gouvernement a décidé de mettre en place un comité de suivi permettant de repérer et d’accompagner des agriculteurs et salariés agricoles sujets au mal-être et au risque suicidaire.
Des comités départementaux doivent être créés. La DDTM a tenu le premier comité de pilotage le 6 septembre à La Rochelle avec l’ensemble des parties prenantes (MSA, Chambre d’Agriculture, Crédit Agricole, DDFip, DDPP, Océalia, Safer, VIVEA, Pôle Emploi, syndicats agricoles, etc) pour définir une stratégie afin d’améliorer l’efficacité de l’action collective.
La DDTM a rappellé que la cellule d’accompagnement des agriculteurs en difficulté date de 2015 et se réunit une fois par trimestre et qu’il existe différents dispositifs (Aide à la Relance de l’Exploitation Agricole, aide à la réinsertion professionnelle).
La MSA a fait remarquer qu’« une cellule bien-être animal a été mise en place il y a quelques années et on a attendu pour mettre en place une cellule pour les agriculteurs. Est-ce parce que les agriculteurs valent moins que les animaux ? Il faut être très vigilant par rapport à ce qu’il se passe dans nos campagnes actuellement ».
La Chambre d’Agriculture a présenté l’outil « Réagir », mis en place en 2021 pour accompagner les agriculteurs. Les conseillers ne sont pas à plein temps car « c’est un métier très compliqué et très pesant ».
« Les sentinelles ont un rôle primordial » pour détecter et alerter les structures compétentes. L’écoute, le soutien psychologique et social en lien avec la MSA et la médiation font partie des missions. Ces situations « ne sont pas seulement liées à un dysfonctionnement financier, même si cela est souvent le cas, mais cela est parfois lié à l’organisation du travail, l’entente entre associés ou des problèmes de santé ».
L’Agence Régionale de Santé (ARS) a insisté sur « le déploiement des formations auprès des salariés et des personnes gravitant autour pour être capable de détecter les alertes ». Il existe, a-t-elle rappelé, une plateforme d’écoute nationale avec des professionnels formés, le 3114, qui fonctionne 24h/24 et 7 jours/7. « Il faut la faire connaître ! »
La Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) - l’inspection du travail en agriculture - participe à la détection des situations de mal-être des exploitants et précise que « le milieu agricole y est très exposé (ex : rotation du personnel, pénibilité, etc) ».
Il faut savoir identifier et orienter les agriculteurs en difficulté. En 2021, la MSA « a pris en charge 71 personnes dont 52 % de femmes, pourcentage en augmentation par rapport aux années précédentes car cela touchait davantage les hommes. Ce sont essentiellement les 40-50 ans qui sont concernés témoignant d’une fatigue physique et psychologique. La filière de l’élevage concerne plus de la moitié des personnes en difficulté. D’où l’importance des sentinelles pour être à l’écoute et pouvoir signaler ces personnes. » « Aucun dispositif ne se fait concurrence mais tous sont complémentaires », a précisé la MSA.
La Caisse régionale du Crédit Agricole a interpellé l’assemblée : « On constate une évolution depuis quelques années, les agriculteurs expriment de la colère car ils se sentent dévalorisés. L’agribashing fait presque plus de mal aux agriculteurs que les difficultés économiques. »
Le Préfet a précisé qu’il « ne faut pas réduire le champ d’actions à la prévention du suicide mais qu’il faut apporter de l’aide à des situations moins graves afin que l’exploitant retrouve une situation stable. Il faut être performant dans la détection de signaux faibles » et conclut en listant les pistes de travail à mettre en place : « détecter précocement les situations de difficulté, renforcer et promouvoir le réseau des sentinelles, développer l’accompagnement multi-partenarial (mieux se connaître entre OPA sentinelles). Enfin, il faut communiquer pour faire connaître ! Améliorer l’information au plus près des exploitants, des salariés et de leur famille. »
Le mot d’ordre : Fasse aux difficultés, ne restez pas seul !