Aller au contenu principal

Production
Le coton turc est de retour

Premier producteur européen de coton, la Turquie a toutefois connu dix années difficiles. Sa production, aujourd’hui, redémarre.

La demande en coton permet un redémarrage de sa culture en Turquie.
La demande en coton permet un redémarrage de sa culture en Turquie.
© P. Garaude

Avec 954 600 tonnes de fibres de coton produites (selon les dernières statiques de la FAO), la Turquie est le premier producteur de coton en Europe, le 7e mondial, et son rendement (1 350-1 400 kg par hectare), l’un des plus élevés de la planète. Au cours des 60 dernières années, la production de coton a été multipliée par 24 - alors que la production mondiale n’était multipliée que par 5,3. Et la consommation intérieure a été multipliée par 36 - alors que la consommation mondiale n’était multipliée que par 5,35. La Turquie possède des terres fertiles, des conditions climatiques favorables et une force de travail conséquente pour augmenter la production et devenir l’épine dorsale du marché mondial du coton.
Pour beaucoup, la Turquie évoque le pays de l’industrie textile, le « Chinois européen » comme aime ironiser Ahmet Sevet, responsable du pôle coton au Ministère de l’agriculture d’Antakya (l’une des trois principales régions productrices de coton en Turquie). Mais derrière cette image se cache une réalité autre : « Les surfaces ont diminué de 20 % en dix ans et les agriculteurs se sont détournés de cette culture qui leur coûte cher. Il n’y a guère de subvention et le coût de production est en moyenne de 1 euro/kg. L’augmentation du prix des fertilisants, à 21 livres le kilo et de l’essence pour les véhicules agricoles n’ont pas aidé ! ». D’autre part, paradoxe de la situation : la production coûte cher mais le travail saisonnier de la récolte est plutôt bien payé.
Comme l’explique Ahmet « C’est un travail qui se fait en famille, avec une moyenne de 8 enfants. Chaque famille reçoit en moyenne 80 euros à la journée, un bon salaire en Turquie ».

Reprise
Cependant, depuis trois ans, l’optimisme renaît. Selon Mutlu Do-ru, co- président de l’Union des agriculteurs d’Adana (autre région productrice), « le coton sort de dix années très difficiles mais la production redémarre depuis 2010-2011 ». En effet, en 2011, la production a enregistré une hausse de 25 % et 2012 confirme la reprise. L’Adana Commodity Exchange mise même sur une augmentation qui sera entre 40 et 50 % dans la région de Çukurova. « On constate de nouveau une expansion des zones de production et d’un regain d’intérêt pour cette culture. La Turquie a tout à jouer économiquement avec son industrie textile et les pouvoirs publics ont pris des mesures pour inciter les agriculteurs à reprendre la production de coton », note Sadettin Öztürk, directeur de l’Institut de recherche sur le coton à Nazilli. « La filière emploie quelque 3 millions de personnes et 80 % de la production et des exportations textiles de la Turquie dépend du coton ». En outre, le coton pourrait avoir de nouveaux débouchés. « Quelque 15 différents sous-produits peuvent être obtenus à partir du coton grâce à la technologie informatisée. Et il commence à y avoir une demande en coton par les milieux médicaux qui l’utiliserait en remplacement de matériaux produits par synthèse »

Importation pour l’industrie textile
Le coton cultivé en Turquie est du type upland Gossypium hirsutum, dont la fibre se prête à la plupart des applications textiles. Les cultures à longue fibre n’ont à ce jour pas été très concluantes. Par conséquent, même en période d’autosuffisance pour le coton upland, l’industrie textile turque aura toujours besoin d’importer du coton à fibre longue et extra longue. Les besoins sont évalués à 1 million de tonnes par an, d’autant que l’industrie textile se positionne de plus en plus vers le haut de gamme pour se démarquer de la Chine.
Les importations de coton sont devenues de plus en plus nécessaires pour répondre à la demande croissante d’une industrie du textile et des vêtements en plein essor, surtout après 1993 lorsque la Turquie est devenue importateur net de coton et que les exportations ont considérablement diminué.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les recrutements concernent notamment des opérateurs de collecte, de juin à fin juillet.
Le recrutement des saisonniers est lancé
Terrena, Océalia et Cérience ont lancé il y a déjà quelques jours leurs opérations recrutement à travers les premières annonces…
L'EARL Sibel Vendéènnes (Saint-Maurice-la-Clouère) a décroché le prix de championnat jeunes béliers.
La Vienne ramène 10 médailles et 9 plaques du Sia

Jus de fruits

Or pour le cocktail non pétillant pomme framboise de Gargouil (Charroux).

Alexandre Usson cultive ses légumes sur 7 hectares dont 8000m2 de serres.
7 hectares, 6 jours de marché, de la vente en grandes surfaces et en direct
À Ceaux-en-Loudun, Alexandre Usson est seul aux manettes de l'EARL depuis l'été dernier. Rejoint par son épouse qui développe l'…
La troupe presque au complet à l'occasion d'une répétition
Théâtre : les Tri'Thuré jouent "Ferme à Vendre"
La section théâtre du Foyers Loisirs de Thuré monte sur les planches pour 9 représentations dans le Châtelleraudais. Une pièce…
Béatrice Guyonnet est responsable de service Patrimoine Culture à la Communauté de communes Vienne et Gartempe. Ici, sur le site Gallo-romain de Mazamas à Saint-Léomer.
Mazamas pour ouvrir la saison des p'tites balades

Dans le cadre de la convention Villes et pays d'art et d'histoire, la Communauté de communes Vienne et Gartempe propose une…

L'annonce de Donald Trump fait une nouvelle fois trembler les producteurs de spiritueux.
Avec ses taxes, Trump menace le marché du cognac

Le message posté le 13 mars par le président américain sur les réseaux sociaux, menaçant d'infliger 200 % de taxation aux vins…

Publicité