Le développement durable s'installe dans les vignes
L'assemblée générale de l'Organisme de défense et de gestion des vins du Haut-Poitou s'est déroulée au début du mois à Maisonneuve. Les viticulteurs réfléchissent et s'engagent dans de nouvelles pratiques pour protéger l'environnement. Explications avec Gilles Morgeau, le président de l'ODG.
Vous allez pouvoir tester de nouveaux cépages résistants pour diminuer les traitements. Comment va se passer cette expérimentation ?
L'Inao autorise les appellations, en modifiant le cahier des charges, à introduire un pourcentage de cépages résistants à certaines maladies à titre expérimental. Dans nos AOP, on va pouvoir, à hauteur de 5 % de l'encépagement de la surface d'une exploitation, engager une expérimentation (fruit d'un partenariat entre le viticulteur, l'organisme de gestion qu'est le syndicat des vins, et l'Inao) qui durera 10 ans. Cette expérimentation repose sur plusieurs étapes, qui vont de la plantation à la vinification de cette vigne en cépage résistant, pour voir si le produit final obtenu est compatible avec les critères organoleptiques de l'appellation. Cette démarche vise à apporter une solution environnementale à nos problèmes de maladies, qu'il faut traiter régulièrement, sans dénaturer le caractère de l'appellation. Le cépage qui pourrait être utilisé et qui correspondrait aux caractéristiques de notre appellation en Haut-Poitou blanc, est le floréal. Mais un autre cépage est sur le point d'arriver, qui serait sans doute plus intéressant. C'est un challenge de longue haleine. Je trouve extraordinaire que l'Inao, la gardienne du temple, ouvre les portes à l'expérimentation. C'est très important. Il faudrait faire en sorte que notre révision du cahier des charges soit finalisée dans l'année. C'est envisageable.