Grêle
Le préfet sur le terrain face à l’ampleur des dégâts causés par la grêle
Le préfet des Deux-Sèvres s’est rendu dans le secteur le plus touché par l’orage de grêle du 17 juin. Il y a recueilli des demandes qui font état de la complexité du dossier.
«On va identifier toutes les situations », a lancé le préfet, Pierre Lambert, devant quelques agriculteurs réunis sur la ferme du Gaec des Bois, à la Foye-Montjault, le 3 juillet, à l’initiative de la chambre d’agriculture. C’était quelques instants avant de se rendre sur des parcelles particulièrement touchées par l’orage de grêle du 17 juin. Là, des pois plaqués au sol donnent une idée de la violence du phénomène.
Dans ce sud Deux-Sèvres particulièrement touché, l’inventaire des dégâts se poursuit. Certaines cultures sont touchées à 100 %, d’autres moins. Un couple de maraîchers ne pourra compter sur aucune rentrée d’argent pendant les deux prochains mois : les pieds de melons et les fraises en plein champ sont entièrement détruits. Les bâches des tunnels devront être changées et les fournisseurs d’avances aux cultures attendent leurs règlements.
D’autres, éleveurs, ont tenté de compenser les pertes en ensilant du blé dont la moisson n’est pas envisageable, sans savoir quelle valeur il aura. Ailleurs, on soulève l’impasse de la perte sèche de fourrages et de sorgho qui ne sont pas assurables. Mais aussi, les limites des indemnisations par les assurances, à cause des franchises et des taux de vétusté des bâtiments.
Les sécheresses au cours des cinq dernières années vont faire baisser les rendements moyens servant de base aux indemnisations. Benoît Vigneau, président des JA, fait ainsi remarquer que sur dix ans, les rendements de blé s’élèvent à 60 quintaux par hectare, dans ce secteur « ce qui explique que beaucoup ne s’assurent pas ». Il demande un report d’annuités de prêt JA et une prise en charge des intérêts, « comme en 2008 - 2009 ».
Les dommages aux toitures ont des effets que les éleveurs ont du mal à évaluer. « Les toitures, perforées par les grêlons, ont laissé passer l’eau qui a endommagé les litières provoquant des démarrages de mammites », souligne Florent Jarriaud. Sans compter les coûts du désamiantage avant toute remise en état de certaines toitures. Le stress auquel les animaux ont été soumis semble par ailleurs avoir provoqué des mises bas anticipées.
Dans les champs, certains tentent de mettre en place des cultures fourragères comme le moha, parce qu’ils ne faut rien attendre d’un ressemis de cultures de ventes. « Il faut essayer la procédure calamités », estime Pierre Lambert, alors que les agriculteurs ont besoins d’une réponse rapide et que les pertes sur certaines exploitations atteignent 100 000 euros.
Alain Chabauty rappelle que les personnes concernées doivent se manifester auprès de la MSA, de leurs fournisseurs, de leur banque, de la chambre d’agriculture pour des conseils et aides éventuelles qui peuvent aller du report d’échéances à des conseils techniques. Craignant que « des exploitations ne s’en remettent pas », le président de la Fnsea 79 demande que le paiement des aides PAC par anticipation soit renouvelé cette année encore. « Pour les éleveurs, c’est difficile, mais ici pour les céréaliers, ce n’est pas plus simple », poursuit-il. Parce qu’aucun dispositif particulier n’est prévu pour ce genre de situation.
La MSA et les intempéries
Le conseil d’administration et le personnel de la MSA expriment toute leur solidarité aux agriculteurs des secteurs touchés par les intempéries. Vous êtes exploitant et vous avez été victime des orages de grêle, fin juin ? Tout ou partie de votre production est perdue ? Cela peut provoquer pour vous des difficultés économiques ou sociales.
Dès à présent, les services de la MSA sont à votre disposition :
- pour les difficultés économiques, vous pouvez contacter le service recouvrement au 05 49 06 30 72 ;
- si cet événement se cumule avec une situation de fragilité au niveau familial ou de santé, vous pouvez contacter le service d’action sociale au 05 49 06 72 90 ;
- le service prévention est à votre disposition au 05 49 06 30 76 pour des conseils concernant les matériels de sécurité, si vous devez intervenir sur vos toitures.
En dehors des horaires d’ouverture de nos services, une écoute et un soutien sont assurés par notre partenaire SOS Amitié au 05 49 45 71 71.