BEA
Le projet Bicose crée le débat sur le bien-être animal
Les chambres d’agriculture de six régions mènent depuis deux ans un projet sur le bien-être animal.
Les chambres d’agriculture de six régions mènent depuis deux ans un projet sur le bien-être animal.
Lancé par la chambre d’agriculture de Bretagne, le projet Bicose porte sur la notion de bien-être animal (Bea). Nommé Bicose pour « Bien-être animal, du Concept au Service de l’Élevage », il a fédéré cinq régions en plus de la Bretagne : Normandie, Île-de-France, Paca, Alsace et Pays de la Loire.
« L’expression bien-être animal est utilisée dans toutes les filières et soulève des questionnements très différents selon les productions, explique Yannick Ramonet, chargé d’études en Bea à la CA de Bretagne. Nous avons mené plusieurs temps d’action pour savoir ce que les uns et les autres mettent comme sens derrière ».
"Quel investissement pour demain ?"
En tant qu’animateur des sessions, Yannick Ramonet a été agréablement surpris par les attentes fortes venant d’horizons différents : « Que ce soit des conseillers à l’installation, des juristes ou des conseillers bâtiments, ils ont beaucoup de questionnements sur la réglementation. Les éleveurs aussi nous ont interpellés : ils veulent savoir de quoi demain sera fait, quel investissement est le plus pertinent ».
Les quatre premières libertés ne font pas débat : aucun élevage rationnel ne peut produire sans les prendre en compte."
Les cinq libertés fondamentales définies par l’Oie(1) ont souvent été prises comme bases des échanges : « Même si elles datent un peu, ces cinq libertés (voir ci-dessous) sont toujours utilisées comme grille d’évaluation par les instituts de recherche. Les quatre premières ne font pas débat : aucun élevage rationnel ne peut produire sans les prendre en compte. En revanche, la cinquième est plus sujette à interprétation. Qu’est-ce que l’expression d’un comportement naturel ? Nous sommes parfois tiraillés entre le mieux-disant d’un point de vue zootechnique et celui d’un point de vue éthologique ou comportemental ».
Après un premier temps de sensibilisation, des groupes de travail se sont constitués avec des conseillers par filière (petits ruminants, bovin, porc, aviculture). Juliette Bothorel, conseillère spécialisée en production caprine, a participé à l’élaboration de fiches explicatives, à retrouver en septembre sur un site Internet dédié : « Nous sommes revenus sur des basiques qui sont parfois mis de côté : pourquoi la chèvre est une cueilleuse, quelle est son origine, pourquoi le pâturage n’est pas évident… ».
Une restitution du projet Bicose est prévue le 15 juin à Rennes.
(1) Oie : Organisation mondiale de la santé animale
Les cinq libertés
- Absence de faim, de soif et de malnutrition ;
- Absence de peur et de détresse,
- Absence de stress physique ou thermique ;
- Absence de douleur, de lésions et de maladie ;
- Possibilité pour l’animal d’exprimer les comportements normaux de son espèce.