Eau
Le rapport du député Martin est plutôt bien accueilli par la profession
Un certain nombre de propositions des irrigants du département ont été reprises dans le rapport du député Philippe Martin sur la gestion quantitative de l’eau. Philippe Charles, président de l’Aids, parle de « pragmatisme ».
Philippe Martin, député du Gers, a remis au Premier ministre son rapport sur « la gestion quantitative de l’eau en agriculture - une nouvelle vision pour un nouveau partage ». Le moins que l’on puisse dire est que les conclusions du rapporteur reconnaissent enfin que l’irrigation est « indispensable à la sécurisation des productions agricoles » et que « l’eau est essentielle à l’agriculture dans les zones et aux périodes où elle est, justement, la plus aléatoire ». Mais dans sa conclusion, il souligne cependant qu’« à long terme, il faut peut-être faire évoluer les pratiques agricoles vers des cultures plus économes en eau, mais cela ne se décrète pas et ne se fera pas en un jour ! À court et moyen termes, l’agriculture a besoin d’eau ».
Philippe Charles, président de l’Aids, juge le travail du député du Gers, « pragmatique, plein de bon sens, dans la continuité de la discussion que nous avons eue avec lui, le 26 avril, à Prahecq. C’est-à-dire une discussion franche ». « Il a d’ailleurs retenu beaucoup de nos propositions », se félicite-t-il tout en rappelant « le soutien de la Draaf sur ce dossier ». Le rapport, souligne encore Philippe Charles, s’inspire d’une vision de l’agriculture proche de la nôtre : « Philippe Martin a le souci de l’économie et de l’économie agricole en particulier ». Il en veut pour preuve qu’il ne trouve pas trace dans ce travail d’une quelconque « stigmatisation des différentes formes d’agriculture ».
La reconnaissance des démarches engagées dans les territoires, la consolidation des organismes de gestion collective, la meilleure représentation des agriculteurs dans les commissions locales de l’eau ou encore la possibilité d’accroître l’irrigation même en zone de répartition des eaux vont dans le sens de cette reconnaissance du rôle de l’irrigation dans l’agriculture. Mais les irrigants attendaient plus de souplesse dans l’amélioration des contraintes administratives.
« Espérons que cela sera revu malgré tout », fait savoir Philippe Charles. La préconisation de réduire « à une période raisonnable (deux mois ) après les autorisations », les recours contre les projets de stockage de l’eau, est jugée positive.
« Les recours, même quand les réserves sont faites, sont insupportables », estime Philippe Charles.
Cependant la proposition de ne pas toucher au seuil d’autorisation pour les retenues d’eau aujourd’hui fixé à 200 000 m3 quand le seuil européen pour les études d’impact est à 10 millions de m3, n’est pas tout à fait ce qu’en attendait la profession.
Les irrigants resteront cependant « vigilants », sur les arbitrages entre le Premier ministre, d’une part, les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie, d’autre part. Dans l’immédiat, Philipe Charles demande à Delphine Batho « de lever rapidement le moratoire sur le financement des nouvelles réserves par les agences de l’eau ».