Élections MSA
Le taux de participation aux élections contribue à la légitimité de la MSA
Grégoire Augeron, agriculteur dans la Vienne, invite les adhérents de la MSA à se mobiliser pour les élections. La MSA maintient sa présence dans les territoires ruraux. Elle est un véritable outil d’aide sociale.
Grégoire Augeron, agriculteur dans la Vienne, invite les adhérents de la MSA à se mobiliser pour les élections. La MSA maintient sa présence dans les territoires ruraux. Elle est un véritable outil d’aide sociale.
Grégoire Augeron, qu’est-ce qui, selon vous, vaut au régime social agricole de perdurer ?
C’est un régime bien géré et qui agit au-delà du périmètre légal qui lui est réservé. Les caisses de la MSA, à l’image de la MSA Poitou, développent une politique d’action sociale qui leur est propre, à destination de leurs ressortissants mais également, et c’est probablement là que le gouvernement trouve les raisons du maintien de ce régime, à destination des habitants du monde rural en général.
Les 279 délégués qui vont être élus du 20 au 31 janvier par les 61 964 (*) électeurs de la Vienne et des Deux-Sèvres sont de véritables relais entre la caisse et les habitants du milieu rural. Ils observent, écoutent, ressentent les besoins de leur territoire. L’action sociale extra-légale de la MSA Poitou se construit à travers leurs yeux. Quatre millions d’euros ont ainsi été mobilisés sur les cinq dernières années.
Certains programmes sont ciblés sur les ressortissants, d’autres s’adressent à tous les habitants du milieu rural. Les travailleurs sociaux de la MSA comptent parmi les derniers présents dans les campagnes. Ils s’impliquent au profit de la lutte contre l’isolement ou encore la mobilité des personnes les plus fragiles. De ce point de vue là, la MSA a les faveurs de l’État.
L’action, l’implication de la MSA en milieu rural, la préserve donc de toute réforme ?
Non. Son action au sein de la ruralité, où peu d’organismes sont présents, est reconnue. Ce travail coûte peu et l’État en est conscient. Une élection tous les cinq ans, c’est à peu près tout. Plutôt que tout casser, l’État préfère alors réformer, serrer la vis. Lors des dernières élections en 2015, dans le prolongement de la loi NOTRe, le nombre de délégués est passé de 24 000 à 15 000 en France. La pression est réelle. Tous les cinq ans, les négociations sont difficiles. La convention d’objectif et de gestion qui lie la MSA à l’État se signe parfois dans la douleur. Les budgets sont étroits alors que les besoins restent très nombreux.
Nous devons notre légitimité à notre action mais également au niveau de participation aux élections qui s’ouvrent : cette année le 20 janvier. Il est essentiel que les ressortissants se mobilisent. En 2015, le taux global de participation sur la Vienne et les Deux-Sèvres était de 32,12 % : le collège 1, exploitant, enregistrait 36,6 %, le collège 2, salarié, 25,86 %, et le collège 3, employeur, 39,15 %.
Vous terminez un mandat. Quel bilan faites-vous ?
Ce mandat a été particulièrement difficile. Les crises agricoles s’installent. De nombreux exploitants sont en souffrance. La crise de confiance qui éloigne l’agriculture de la société accentue ce mal-être. Ce dernier a tendance à se propager dans les rangs des salariés.
Nous avons beaucoup travaillé autour des risques psychosociaux. C’est un domaine autour duquel nous n’intervenions pas il y a encore peu.
Réunions d’information, lieux d’échanges, prise en charge d’un salarié le temps de quelques jours pour prendre du recul, sont des actions indispensables pour aider certains de nos ressortissants. Le budget d’action sociale (hors prestations extra-légales) a permis de s’inscrire en soutien, par la création de programmes innovants. Par ailleurs, la caisse a décidé des efforts complémentaires pour les situations les plus délicates. La prise en charge des cotisations a mobilisé 3,5 millions d’euros sur la durée du mandat.
(*) 36 000 en Deux-Sèvres et 25 000 en Vienne. Ils étaient 69000 en tout en 2015.
Cotisations
La MSA constate au quotidien les difficultés croissantes des exploitants et le mal-être qui se propage dans les campagnes. Sur la durée du mandat, la MSA a pris en charge les cotisations des plus fragiles, ce qui représente un total de 3,5 millions d’euros.
Les informations pratiques
Le processus démocratique en dates
La MSA Poitou en chiffres