L’engouement des consommateurs pour le beurre Charentes-Poitou n’emballe pas le marché
Les volumes de beurre AOP Charentes-Poitou restent stables ces dernières années. Le léger développement est tiré par l’export. Pourtant, la demande des consommateurs est à la qualité.
Les produits locaux ont le vent en poupe. Acheter ce qui est produit près de chez soi n’est pas encore le sport national français mais pourrait le devenir, à en croire les experts. Citoyen, le consommateur aime l’idée que ses achats soutiennent l’économie locale. En recherche de sécurité, il accorde davantage sa confiance aux produits locaux qui plus est marqués d’un signe officiel de qualité. Cette demande a créé ces dernières années un appel d’air favorable au développement des magasins de producteurs. À la ferme ou dans les zones commerciales, les épiceries de produits locaux se sont multipliées.
Viande, légumes, fruits, confitures ou autres produits laitiers marquetés aux couleurs des Deux-Sèvres ou de la région y seraient promis à un bel avenir. Dans les faits, les choses ne vont pas aussi vite. Ce qui sonne comme une évidence dans les mots, concrètement, ne l’est pas toujours. Les chiffres de la plus vieille appellation d’origine contrôlée beurrière de France en témoignent. Le beurre Charentes-Poitou, dont l’AOP avait été construite, peu avant 1980, sur les procédés de fabrication industrielle, valorisait 26 367 tonnes de matière en 2016. Un chiffre stable (24 909 tonnes en 2015 ; 27 736 en 2014). « En deçà du potentiel de la région », regrette toutefois Christophe Limoges, responsable de la commission communication de l’AOP.