Cultures
L’épisode de froid pourrait ne pas avoir d’incidence sur les céréales
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Entre - 8° C et -10° C sous abri, le gel peut provoquer des dégâts aux céréales les plus sensibles. Mais il est trop tôt pour faire un bilan car bien d’autres éléments atténuent les effets de la baisse des températures.
La protection contre le froid dépendra de la couverture de la plante par le manteau neigeux.
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Sylvie Beausse
L’hiver s’était fait attendre, aujourd’hui il est bel et bien installé. Ce froid va induire une pause dans la croissance et le développement, qui n’est pas une mauvaise chose compte tenu de l’anormale exubérance et avance des cultures. On peut toutefois craindre des dégâts dus au gel, notamment dans les parcelles les plus avancées : quels sont les risques ?
La particularité de l’année est due à son extrême douceur jusqu’à la mi-janvier avec la quasi-absence de températures négatives durant toute la phase de vernalisation des céréales qui a limité leur endurcissement au froid (rappel : l’endurcissement a lieu lors du séjour à des températures basses négatives, essentiellement quand la plante est encore en cours de vernalisation). De ce fait, les céréales restent sensibles à des températures basses relativement modérées et on peut s’attendre à des dégâts de gel pour les types les plus sensibles au froid quand les minima descendent en deçà de -8 / -10 °C sous abri en absence de couverture neigeuse. Les dégâts pourraient se traduire par une disparition plus ou moins importante de plantes pour ces types les plus sensibles.
La sensibilité au froid est variable selon la tolérance des espèces et des variétés. Les plus sensibles et exposées au froid sont :
- le blé, les variétés de printemps (blé dur et certains blés améliorants notamment) ;
- l’avoine et les orges de printemps semées à l’automne ;
- ponctuellement, certaines variétés avec des notes de froid faible peuvent être concernées.
Toutefois, plusieurs facteurs pourront heureusement atténuer les dégâts potentiels du froid :
- contrairement à l’année 2003, le froid s’est installé progressivement, limitant les effets de choc thermique pour les cultures ;
- le mois de janvier est relativement sec, avec des sols ressuyés lors du refroidissement, ce qui réduit les risques de gel mécanique et diminue les mouvements d’eau (gel dégel) dans la plante, donc les préjudices possibles sur les organes végétatifs ;
- la neige peut avoir un effet protecteur vis-à-vis du froid, mais ceci uniquement dans la mesure où elle se maintient au sol et que la hauteur du manteau neigeux est suffisante pour couvrir l’ensemble de la végétation déjà bien avancée, ce qui n’est pas le cas dans toutes les situations.
Céréales au stade montaison
Pour les situations qui correspondent à des blés alternatifs, des orges, des triticales précoces, des blés durs semés tôt, des orges de printemps semées à l’automne ou encore à des parcelles bien abritées et riches en fournitures azotées, la situation est plus préoccupante puisqu’à partir du stade épi 1 cm, la sensibilité au froid s’accentue avec un seuil de sensibilité à partir de -4 °C sous abri.
Le gel (à partir de T°<-4 °C sous abris) pourrait provoquer la destruction partielle voire totale de l’épi. Seules les tiges ayant effectivement débuté leur montaison (épi ≥ 1 cm) sont exposées - c'est-à-dire les brins maîtres et talles primaires pourraient être détruits. Le nombre de tiges par plante, particulièrement élevé cette campagne, compensera donc les destructions précoces éventuelles. Par ailleurs, en cas de destruction d’apex, une compensation s’opère également avec le développement de bourgeons axillaires qui donnent naissance à de nouvelles talles. On observe dans ce cas une hétérogénéité dans la parcelle : les épis sont à des hauteurs différentes en raison du décalage de montaison entre tiges. L’arrivée précoce de l’accident, en tout début de montaison, limitera toutefois cette hétérogénéité. Ces parcelles sont à surveiller de près.
Diagnostiquer les dégâts sur la plante
Les premiers symptômes visibles consécutifs à des dégâts du gel concernent les feuilles, en particulier les sommets des limbes des plus jeunes feuilles (au moment du gel). Si le gel est plus accentué, l’ensemble des limbes peut être atteint. Les zones d’abord blanchies sous l’effet des départs d’eau se nécrosent par la suite.
Enfin, les bourgeons peuvent également être détruits, ce qui entraînera la mort progressive de la plante pour les parcelles les plus avancées.
Le prélèvement des plantes avec leurs racines permet d’anticiper le diagnostic dès lors que les plantes sont mises en conditions favorables à leur croissance.
Diagnostic visuel simplifié
Prélever une vingtaine de plantes avec leurs racines. Laver les racines et introduire les plantes dans des bocaux, les racines devant être immergées et les parties aériennes exposées à la lumière, avec une température ambiante suffisante (> 15 °C). Changer l’eau du bocal chaque jour.
Après environ 3-4 jours, des talles ou des feuilles nouvelles peuvent commencer à émerger ainsi que des racines de tallage. Ces dernières prennent naissance à la base du plateau de tallage. Ceci signifie que les dégâts sont strictement foliaires et qu’une partie des bourgeons ou la plupart des bourgeons sont indemnes. En revanche, si le brunissement se généralise, alors, le froid a touché les bourgeons, ce qui provoquera la mort progressive de la plante au champ.
Diagnostic précis
Cette méthode consiste à observer à la loupe binoculaire les apex des talles. Si ces derniers n’ont pas été touchés, leur aspect est translucide. S’ils sont blancs (desséchés) ou bien brunâtres, alors la plante va mourir. Il est important dans cette approche d’observer en plus des talles développées, les talles jeunes.
Si des dégâts ont été diagnostiqués, il convient d’attendre environ une dizaine de jours avant d’effectuer un comptage de plantes.
Un retournement des parcelles pourra être envisagé, mais pas avant la fin de l’épisode de froid afin de s’assurer de l’état réel de la culture.
La particularité de l’année est due à son extrême douceur jusqu’à la mi-janvier avec la quasi-absence de températures négatives durant toute la phase de vernalisation des céréales qui a limité leur endurcissement au froid (rappel : l’endurcissement a lieu lors du séjour à des températures basses négatives, essentiellement quand la plante est encore en cours de vernalisation). De ce fait, les céréales restent sensibles à des températures basses relativement modérées et on peut s’attendre à des dégâts de gel pour les types les plus sensibles au froid quand les minima descendent en deçà de -8 / -10 °C sous abri en absence de couverture neigeuse. Les dégâts pourraient se traduire par une disparition plus ou moins importante de plantes pour ces types les plus sensibles.
La sensibilité au froid est variable selon la tolérance des espèces et des variétés. Les plus sensibles et exposées au froid sont :
- le blé, les variétés de printemps (blé dur et certains blés améliorants notamment) ;
- l’avoine et les orges de printemps semées à l’automne ;
- ponctuellement, certaines variétés avec des notes de froid faible peuvent être concernées.
Toutefois, plusieurs facteurs pourront heureusement atténuer les dégâts potentiels du froid :
- contrairement à l’année 2003, le froid s’est installé progressivement, limitant les effets de choc thermique pour les cultures ;
- le mois de janvier est relativement sec, avec des sols ressuyés lors du refroidissement, ce qui réduit les risques de gel mécanique et diminue les mouvements d’eau (gel dégel) dans la plante, donc les préjudices possibles sur les organes végétatifs ;
- la neige peut avoir un effet protecteur vis-à-vis du froid, mais ceci uniquement dans la mesure où elle se maintient au sol et que la hauteur du manteau neigeux est suffisante pour couvrir l’ensemble de la végétation déjà bien avancée, ce qui n’est pas le cas dans toutes les situations.
Céréales au stade montaison
Pour les situations qui correspondent à des blés alternatifs, des orges, des triticales précoces, des blés durs semés tôt, des orges de printemps semées à l’automne ou encore à des parcelles bien abritées et riches en fournitures azotées, la situation est plus préoccupante puisqu’à partir du stade épi 1 cm, la sensibilité au froid s’accentue avec un seuil de sensibilité à partir de -4 °C sous abri.
Le gel (à partir de T°<-4 °C sous abris) pourrait provoquer la destruction partielle voire totale de l’épi. Seules les tiges ayant effectivement débuté leur montaison (épi ≥ 1 cm) sont exposées - c'est-à-dire les brins maîtres et talles primaires pourraient être détruits. Le nombre de tiges par plante, particulièrement élevé cette campagne, compensera donc les destructions précoces éventuelles. Par ailleurs, en cas de destruction d’apex, une compensation s’opère également avec le développement de bourgeons axillaires qui donnent naissance à de nouvelles talles. On observe dans ce cas une hétérogénéité dans la parcelle : les épis sont à des hauteurs différentes en raison du décalage de montaison entre tiges. L’arrivée précoce de l’accident, en tout début de montaison, limitera toutefois cette hétérogénéité. Ces parcelles sont à surveiller de près.
Diagnostiquer les dégâts sur la plante
Les premiers symptômes visibles consécutifs à des dégâts du gel concernent les feuilles, en particulier les sommets des limbes des plus jeunes feuilles (au moment du gel). Si le gel est plus accentué, l’ensemble des limbes peut être atteint. Les zones d’abord blanchies sous l’effet des départs d’eau se nécrosent par la suite.
Enfin, les bourgeons peuvent également être détruits, ce qui entraînera la mort progressive de la plante pour les parcelles les plus avancées.
Le prélèvement des plantes avec leurs racines permet d’anticiper le diagnostic dès lors que les plantes sont mises en conditions favorables à leur croissance.
Diagnostic visuel simplifié
Prélever une vingtaine de plantes avec leurs racines. Laver les racines et introduire les plantes dans des bocaux, les racines devant être immergées et les parties aériennes exposées à la lumière, avec une température ambiante suffisante (> 15 °C). Changer l’eau du bocal chaque jour.
Après environ 3-4 jours, des talles ou des feuilles nouvelles peuvent commencer à émerger ainsi que des racines de tallage. Ces dernières prennent naissance à la base du plateau de tallage. Ceci signifie que les dégâts sont strictement foliaires et qu’une partie des bourgeons ou la plupart des bourgeons sont indemnes. En revanche, si le brunissement se généralise, alors, le froid a touché les bourgeons, ce qui provoquera la mort progressive de la plante au champ.
Diagnostic précis
Cette méthode consiste à observer à la loupe binoculaire les apex des talles. Si ces derniers n’ont pas été touchés, leur aspect est translucide. S’ils sont blancs (desséchés) ou bien brunâtres, alors la plante va mourir. Il est important dans cette approche d’observer en plus des talles développées, les talles jeunes.
Si des dégâts ont été diagnostiqués, il convient d’attendre environ une dizaine de jours avant d’effectuer un comptage de plantes.
Un retournement des parcelles pourra être envisagé, mais pas avant la fin de l’épisode de froid afin de s’assurer de l’état réel de la culture.