En Allemagne
Les agriculteurs et cheminots en colère perturbent le trafic
Les agriculteurs allemands ont entamé, lundi 8 janvier, une semaine de protestation contre la politique agricole du gouvernement d'Olaf Scholz, en envoyant notamment des convois de tracteurs bloquer plusieurs entrées d'autoroutes dans tout le pays. La mobilisation à l'appel de l'Union des agriculteurs allemands (DBV) est généralisée : les autorités ont signalé de fortes perturbations du trafic routier en début de matinée dans presque toutes les régions allemandes, du Bade-Wurtemberg et la Bavière au sud, en passant par le land le plus peuplé d'Allemagne, la Rhénanie du nord-Westphalie jusqu'au nord du pays. Les premiers convois de tracteurs sont entrés dans les métropoles de Hambourg et Brème, au nord, paralysant en partie le trafic. À Berlin, les tracteurs ont pris position au cœur de la capitale, près de la porte de Brandebourg.
La colère des agriculteurs s'était enflammée à la suite de la décision du gouvernement de réduire des subventions au secteur, en raison d'un rappel à l'ordre des juges constitutionnels portant sur les strictes règles budgétaires de l'Allemagne. Face aux protestations, le gouvernement a adouci ses projets le 4 janvier : l'avantage fiscal accordé sur les quantités de gazole consommées sera ainsi supprimé progressivement jusqu'en 2026 et non d'un coup, comme prévu initialement. De plus, l'avantage en matière de taxe sur les véhicules pour la sylviculture et l'agriculture sera maintenu.
Grève ferroviaire et agriculteurs en colère paralysent le pays
Les cheminots ont à leur tour entamé une grève de trois jours, le 10 janvier, illustration d'un climat social dégradé dans la première économie d'Europe. Ces mobilisations donnent le ton d'une année qui s'annonce difficile pour le chancelier Olaf Scholz, à la tête d'une coalition divisée, qui se débat avec une économie affaiblie et une popularité au plus bas. Les conducteurs de trains seront en grève jusqu'à vendredi soir, au sujet de leurs salaires et du temps de travail à l'appel du syndicat GDL, après l'échec des négociations avec l'opérateur public Deutsche Bahn (DB). La DB a prévu des perturbations «massives», recommandant aux voyageurs d'«éviter tout déplacement inutile» pendant la grève, la plus longue initiée jusqu'ici par le GDL, qui représente environ 10 000 salariés. Sur les quais déserts de la gare centrale de Berlin, par des températures glaciales, seuls quelques voyageurs erraient. Point de trains affichés: les haut-parleurs se contentaient de prévenir que la plupart des trajets étaient annulés.