Environnement
Les couverts et l’herbi-semis pour une réduction des phytos
Exemple de réduction d’utilisation de produits phytosanitaires, notamment grâce à l’usage de l’herbi-semis, au binage et à la gestion des couverts.
Le 23 mai lors de la journée nationale des coopératives Ferme Ecophyto, les associés de l’Earl Angelus à Benet, Jean-Michel Garnier et son neveu Jean-Noël ont évoqué les techniques expérimentées depuis deux ans et ont montré les effets sur les parcelles de l’exploitation. « Avec le groupe des agriculteurs engagés dans le réseau Dephy ferme animé par la Cavac, nous avons travaillé sur des solutions pour adapter nos pratiques et ainsi améliorer leur impact environnemental sur la qualité de l’eau, de l’air et de la biodiversité. » Pour Jean-Michel Garnier, « dans ce bilan d’étape nos objectifs de réduction des produits phytos et de changements de pratique sont atteints ». C’est ainsi que pour éviter de détruire les couverts de vesce avoine avec du glyphosate, Jean-Michel s’est levé à 4 heures du matin par moins 4° C ce 9 février 2013, pour passer le rouleau afin de les détruire en éclatant les tiges gelées. « Pour moi c’est une réussite et cela m’a réconcilié avec les couverts, j’ai ensuite pu labourer à 9 heures du matin pour préparer mes semis de printemps. » Pour Jean-Luc Lespinasse de la Cavac, qui a observé les résultats des couverts, « c’est aussi une pratique qui a un impact positif indéniable sur la structure du sol et sur son activité biologique par rapport à un sol nu. Le couvert limite les lessivages du sol et peut permettre de récupérer de l’azote jusqu’à 50 unités selon la biomasse produite. C’est aussi une technique favorable à la biodiversité en offrant des floraisons à l’automne ». Des avantages qui restent toutefois dépendants des conditions météo pour une bonne levée et pour le développement.
Traitement sur le rang suivi de binage
« Nous avons des résultats mais pas sans souci et parfois l’amélioration de nos pratiques n’est pas applicable, c’est du cas par cas, selon les années » a précisé Jean-Michel Garnier qui, avec Jean-Noël, a aussi adopté le binage des colzas qui remplace le désherbage de rattrapage. Ils ont également investi dans un autre semoir à maïs et dans l’herbi-semis. « Une technique qui permet de diminuer la quantité d’herbicide racinaire de prélevée des deux tiers, en ne traitant que la ligne de semis et suivi d’un binage dans l’interrang », a expliqué Delphine Molenat, de la chambre d’agriculture de Vendée. L’herbi-semis nécessite d’acquérir un système de traitement avec cuve qui s’adapte sur de nombreux semoirs avec des buses à angle réduit. « Au semis il faut une attention particulière et il faut prévoir deux binages pour une bonne maîtrise des adventices avec si possible un buttage sur le rang. » La visite d’une parcelle de maïs et de tournesol a permis de montrer l’efficacité de cette méthode qui demande comme toute autre intervention phytos de prélevée de bien apprécier les adventices à viser.