Les maires aux avant-postes du déconfinement
L’ouverture des écoles qui aura lieu dans quelques jours est un véritable casse-tête pour les maires du département. Pour leur président, Alain Pichon, « l’organisation matérielle est très lourde ». Ce retour des enfants dans les classes revêt effectivement un caractère tout particulier, avec de multiples inconnues : « L’urgence actuellement c’est de savoir combien il va y avoir d’enfants dans chaque école et combien de professeurs des écoles viendront assurer leurs cours », poursuit le maire d’Antran. « On travaille avec les parents d’élèves et les enseignants pour caler ça. » Un protocole sanitaire a été mis en place pour cette reprise de l’école. « Il fait 60 pages. C’est juste incroyable ! La préfecture et le Dasen nous disent d’assurer la sécurité sanitaire et d’être pragmatique. La formule est belle mais c’est compliqué. Nous répondons aux injonctions de l’État. Notre rôle, c’est de mettre à disposition le matériel nécessaire pour l’Éducation nationale, pour la désinfection par exemple. Néanmoins, on aimerait de la part de l’État quelques assurances en matière de responsabilité. » D’autres questions se posent aux édiles concernant notamment les Atsem : « Nos assistantes sont présentes au moment des repas. Si on veut qu’entre 12 h et 14 h, les salles de classe soient désinfectées, qui va le faire ? L’interrogation est la même pour la désinfection des sanitaires. Les communes ne pourront pas proposer le personnel supplémentaire. » Alain Pichon demande que le plan économique lié au Covid-19, intègre un soutien financier aux communes pour les frais qu’elles engagent pour le respect de ce protocole sanitaire.
L’approvisionnement en masques est l’autre problème auquel doivent faire face les maires. « Il y a un mois, on a fait une grosse commande de 273 000 masques chirurgicaux pour 190 communes et communautés de communes de la Vienne (pour les collaborateurs des communes, les aides à domicile, infirmières, Atsem). On en a reçu 30 000 pour l’instant ! Quand je vois que les grandes surfaces ont des millions voire des milliards de masques à vendre à prix coûtant, ça me pose vraiment question. Ça mérite une enquête précise et poussée ! » Il faut aussi des masques lavables en tissu pour la population rappelle Alain Pichon. « Le Département en a commandé 300 000, Grand Poitiers, 160 000 et Grand Châtellerault, 83 000. Il est important que les collectivités restent au côté de leurs concitoyens. La question c’est quand arriveront-ils ? »