Les modalités de couverture varient selon les zonages
Le programme de protection contre les pollutions des nitrates d'origine agricole prévoit des conditions spécifiques pour l’implantation et le maintien des couverts notamment dans les bassins d’alimentation de captage et les zones de protection pour l’outarde canepetière.
L’arrêté préfectoral régional signé le 27 juin dernier est applicable sur tout le département des Deux-Sèvres classé totalement en zone vulnérable pour les intercultures dès cette récolte 2014. Ainsi l’intégralité du territoire est concernée par la couverture des sols à l’automne en interculture longue. Le couvert peut être une Cipan, une dérobée, des repousses de colza denses et homogènes spatialement ou des repousses de céréales denses et homogènes spatialement dans la limite de 20 % des surfaces en interculture longue de l'exploitation. Le broyage fin des cannes de maïs, sorgho, tournesol et l’enfouissement des résidus sont également possibles dans les quinze jours suivant la récolte. Le couvert ne peut pas être une légumineuse pure. Pendant la période de couverture, l’épandage du Cipan est autorisé dans la limite de 70 kg d’azote efficaces par hectare. Le couvert doit être détruit mécaniquement ou par le gel. La destruction chimique n'est possible qu'en cas de non-labour ou en cas d'un plan de lutte contre l'ambroisie. Dans le cas d’une interculture courte colza/culture d’automne, les repousses de colza doivent être maintenues durant au moins un mois.
Des adaptations régionales et un zonage
Si globalement Cipan et autres couverts doivent être maintenues au minimum durant deux mois et détruits après le 15 novembre, certaines modalités de couverture varient selon les zonages (ZAR pour zone d'action renforcée pour la protection de la qualité de l’eau, ZPS pour protection de l’outarde canepetière). Cet arrêté régional donne ainsi la liste des communes ou morceaux de communes concernées par les zones où les modalités sont différenciées. Les zones d'actions renforcées correspondent globalement aux parcelles situées dans les bassins versant Re-Sources sauf la Boutonne où seules les aires d’alimentation de captage de Marcillé, Grand Bois Battu, Scierie supra et Coupeaume sont concernées.
Dans ces ZAR le couvert ou dérobée doit être implanté au plus tard le 15 septembre. Le type de couvert ne peut être des repousses de céréales sauf pour les ZPS où les repousses de céréales sont autorisées pour 50 % de la surface en interculture longue située dans les ZAR et 100 % pour des parcelles en ZPS hors ZAR. La fertilisation organique dans les ZAR est limitée à 30 kg d'azote efficace/ha et interdite si le couvert comprend plus de 50 % de graines de légumineuses. Le sous-bassin de la Dive du sud (ou Dive de Couhé) comporte quelques spécificités avec toujours une implantation pour le 15 septembre mais des repousses de céréales denses et homogènes spatialement autorisées jusqu’à 20 % de la surface en interculture longue et 100 % de la surface pour les parcelles en zone ZAR Dive du Sud + ZPS outarde Plaine de La Mothe-Saint-Heray/Lezay.
Des dérogations pour les sols argileux
Si le taux d’argile de l’îlot cultural est supérieur à 37 %, la couverture des sols à l’automne n’est pas obligatoire. Si le taux d’argile est compris entre 25 % et 37 %, la destruction du couvert est autorisée à partir du 15 octobre, le couvert devant être toujours maintenu deux mois avant sa destruction. L’exploitant devra indiquer la date de travail du sol dans le cahier d’enregistrement des pratiques. L’exploitant peut bénéficier de ces dérogations sous réserve de pouvoir présenter une analyse de sol justifiant le taux d’argile. Cette obligation d’analyse ne s’applique pas aux parcelles situées dans les zones MAEt marais Charentais et marais Poitevin où la dérogation pour non-couverture des sols à l’automne est permanente et ne nécessite pas d’analyse justificative.
Récolte tardive et culture spéciale
En cas de récolte de la culture principale après le 15 octobre, la couverture des sols n’est pas obligatoire ainsi qu’avant l’implantation d’une culture porte-graine, une culture de melon ou d'échalion. Ces dérogations ne s'appliquent pas derrière un maïs grain, du tournesol ou du sorgho où le broyage fin et l’enfouissement dans les quinze jours après la récolte restent obligatoires. Elles ne s’appliquent pas non plus après des céréales à paille où la couverture des sols est obtenue par des repousses denses et homogènes. Ces repousses peuvent être détruites au plus tôt le 1er octobre pour les portes graine ou le 1er novembre pour les melons. Pour l'échalion nécessitant un enfouissement des pierres avant culture, les repousses de céréales peuvent être détruites en même temps que cette opération. Dans tous les cas, l'exploitant devra indiquer la date de travail du sol dans le cahier d’enregistrement des pratiques.
Toutes les cartes de zonage et listes des communes ou parties de commune sont disponibles sur le site de la DDT ou retrouvez ce lien à partir du site de la chambre d'agriculture.