Aller au contenu principal

Découverte
L’Estuaire de la Gironde autrement

Lorsqu’on évoque l’estuaire de la Gironde, une image vient en tête : le phare de Cordouan et son classement au patrimoine mondiale de l’Unesco. Mais, au-delà de ce monument emblématique, l’estuaire mérite un regard tout particulier.

Les rives de l’estuaire à Talmont-sur-Gironde.
© Kévin Brancaleoni

On connait tous l’estuaire de la Gironde, mais que sait-on vraiment de lui ? On le situe géographiquement, des Mathes en passant par Barzan, St-Dizant-du-Gua ou encore St-Ciers-sur-Gironde, en allant plus au sud, en Gironde, de Braud-Saint-Louis, en passant par Blaye, pour rejoindre le Médoc et le Verdon-sur-Mer, relié par un bac pour rejoindre Royan. Il s’étend sur près de 80 kms. Quid de la genèse cet estuaire, de ses richesses, de sa vie économique ?

La Région Nouvelle-Aquitaine a publié un ouvrage intitulé Estuaire de la Gironde, deux rives, un territoire. Elle a collaboré avec les services régionaux du patrimoine et de l’inventaire d’Aquitaine et du Poitou-Charentes afin de mener une grande étude du patrimoine des communes riveraines de l’estuaire. « L’ambition de ce livre est de définir et de qualifier la singularité de ce territoire, espace fluvio-maritime pluriel qui, s’il ne se résume pas à la seule présence de l’estuaire, est largement structuré par ce bras de mer », explique-t-on. Des documents, des archives, des cartes analytiques permettent de mieux prendre la mesure de l’importance de l’estuaire.

À l’image de celui-ci qui aspire à une pause, prendre le temps de feuilleter, de lire, de regarder  les innombrables photos, dessins, croquis, s’impose comme une évidence.
Il faut remonter à 46 millions d’années pour la formation de l’estuaire, « lorsque la Garonne, déplacée vers le nord à la suite de la fermeture du bassin aquitain par les Pyrénées, a rejoint le réseau hydrographique issu du Massif Central. » Le « schorre » et la « slikke » sont parties intégrantes, les paysages sont variés : des marais desséchés aux terres viticoles, agricole, mais aussi des falaises.

Les communes sont riches en indices archéologiques du Néolithique. Parmi les nombreux exemples cités, tout près de Royan, le camp des ‘‘Rentes’’ a été mis au jour, des outils et pointes de flèches ont été découverts sur la colline de la Garde, « à 800 m à l’est du moulin du Fâ à Barzan ». Au fil des 368 pages, on apprend que 452 entités archéologiques ont été recensés dans l’espace estuarien.

Un territoire aux multiples facettes

L’estuaire, c’est bien évidemment la navigation, avec la réflexion des ingénieurs des Pont et Chaussées de l’époque (1850). Des travaux d’aménagements sont réalisés au XXème siècle pour maintenir le chenal de navigation, et l’adapter à un trafic en évolution. « Le dragage de l’estuaire constitue encore de nos jours un enjeu majeur sur le plan économique, hydraulique et environnemental. »

Cet ouvrage fait la part belle aux architectures religieuses, comme l’église de Ste-Radegonde de Talmont ou celle de St-Fortunat à St-Fort-sur-Gironde. La pierre de taille semble lier les deux bords de l’estuaire. Elle est utilisée pour les « éléments de modénature des façades » et provient de Bourg (33). Seule exception, pour l’escalier du château de Romaneau, à St-Dizant-du-Gua.

Le port, lieu stratégique, avec ses aménagements portuaires, les embarcadères des bateaux à vapeur, est un lieu d’échanges. Son territoire s’en trouve renforcé. On découvre le dessin d’un projet de construction du débarcadère de Port-Maubert, datant de 1859. Parmi les nombreuses informations, on apprend qu’à partir de 1837, les ports de Mortagne et Port-Maubert deviennent des haltes du bateau à vapeur entre Royan et Bordeaux. Le chemin de fer contribue au développement et favorise les échanges. « Il complète le transport fluvial et terrestre. » On se surprend à regarder une photo du tramway arrivant sur le long de la plage de Nauzan, à Royan, en 1930.

L’estuaire c’est aussi ce territoire d’hommes et de femmes  attachés à cette terre. La richesse des eaux permet la saliculture, l’ostréiculture, la pêche. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les moulins à vent et petits moulins à eau installés sur les chenaux ne séduisent plus et laissent place à la viticulture et la polyculture alors en plein essor. Sur les bords de l’estuaire, 127 moulins dont 117 à vent ont été inventoriés.   

La lecture de cet ouvrage permet, s’il est besoin de le rappeler, toute l’importance de sauvegarder cette mémoire territoriale, de la valoriser et de la respecter.

Estuaire de la Gironde, deux rives, un territoire - Collection ‘‘Cahiers du patrimoine’’ - Éditions Le Festin - 368 pages - 33 €

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les recrutements concernent notamment des opérateurs de collecte, de juin à fin juillet.
Le recrutement des saisonniers est lancé

Terrena, Océalia et Cérience ont lancé il y a déjà quelques jours leurs opérations recrutement à travers les premières…

Tom et Didi Hawkins ont repris la supérette de Bouresse, ouverte tous les jours, sauf le mardi de 8 h à 13 h et de 15 h 30 à 19 h 30. Le dimanche de 8 h à 12 h.
Ouverture de commerces à Bouresse et Leigné-les-Bois

Lors des vœux des maires de début d'année, leur arrivée était signalée comme des "bonnes nouvelles". Les supérettes de…

Julien Dupuis, de l'Earl la Mardière, aux côtés de sa génisse Parthenaise ayant remporté le prix de championnat du concours. Elle a été achetée pour la boucherie du Leclerc d'Azay-le-Brûlé.
Concours de boucherie de Saint-Maixent : les ventes en petite forme

Les ventes atones lors de la foire de Saint-Maixent-l'École, le 11 avril, ont confirmé la tendance observée lors des derniers…

16 étudiants en BTS ACSE de Venours ont participé au projet.
Les lycéens à la découverte des Pays Bas
16 élèves du lycée de Venours vont réaliser le mois prochain un voyage vers les Pays-Bas. Au programme, un peu de tourisme, et…
Béatrice Guyonnet est responsable de service Patrimoine Culture à la Communauté de communes Vienne et Gartempe. Ici, sur le site Gallo-romain de Mazamas à Saint-Léomer.
Mazamas pour ouvrir la saison des p'tites balades

Dans le cadre de la convention Villes et pays d'art et d'histoire, la Communauté de communes Vienne et Gartempe propose une…

Le colza sentira bientôt la rose

Si la floraison du colza, chaque début de printemps, ravit les yeux, elle est un peu moins réjouissante pour…

Publicité