L’obligation de réaliser des reliquats après-récolte dans les ZAR
Dans les zones d’action renforcée (ZAR), le nouveau programme nitrates régional impose la réalisation de reliquats après-récolte chaque année derrière un blé, un colza et un maïs (grain ou ensilage) depuis cette année.
En Deux-Sèvres, les Zones d’action renforcée (ZAR) sont les bassins de captage de Pas-de-Jeu, Ligaine, Lutineaux, Seneuil, Centre-Ouest, la Corbelière, Fleury-La Jaillière, Chantemerle, Fontaine Bruneau supra, Marcillé, Chancelée, Bellevue, Coupeaume, Scierie supra, Grand Bois Battu, Vivier, Courance et Moulin Neuf.
Dans ces ZAR, le nouveau programme nitrates régional impose, depuis cette année, la réalisation de reliquats après-récolte chaque année derrière un blé, un colza et un maïs (grain ou ensilage). Tout exploitant ayant au moins une parcelle avec l’une des trois cultures en ZAR doit réaliser des analyses de reliquats. S’il n’a que du blé, il n’en réalise qu’une seule. S’il a les trois cultures, il faudra qu’il réalise trois analyses. Si l’exploitant n’a que de la luzerne, de l’orge ou du tournesol par exemple, il n’est pas concerné par cette mesure. La réglementation ne précise pas de délai de réalisation de l’analyse après la récolte. Les analyses doivent être réalisées par un laboratoire agréé par le ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt ou être accrédité Cofrac.
Des échantillons à maîtriser
Réalisé après la récolte de la culture en place mais avant le lessivage vers les nappes ou la réorganisation et la minéralisation des résidus de culture, la mesure du reliquat post-récolte permet de doser l’azote minéral du sol n’ayant pas été utilisé par la culture en place et donc d’estimer la pertinence d’une stratégie de fertilisation a posteriori mais aussi de juger de l’efficacité et de l’opportunité d’un couvert pour l’absorption des nitrates.
Pour que le résultat soit fiable, l’échantillon doit être congelé aussitôt le prélèvement réalisé et avant envoi au laboratoire. Pour la réalisation des analyses RAR (reliquat azoté résiduel) , les techniciens de coopératives ou des négoces peuvent vous aider. Ces analyses sont à déclaration obligatoire : une fois le résultat reçu, il faut l’envoyer à la DDT par courrier ou par mail : ddt-pazv@deux-sevres.gouv.fr en précisant le nom de l’exploitation et sa raison sociale, le numéro pacage, la ZAR concernée, le numéro d’îlot de la parcelle et enfin préciser la culture (blé, colza ou maïs).
Une exception sur la Dive du sud
Pour le bassin de la Dive du sud (ou Dive de Couhé) en bleu foncé sur la carte (voir ci-dessus), il est possible de déroger à l’obligation des analyses de reliquats azotés post-récolte à condition d’utiliser un logiciel d’estimation des éléments restitués par les cultures intermédiaires basé sur une pesée du couvert comme le logiciel MERCI (disponible sur le site de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres).
Ces analyses de reliquats post-récolte ne remplacent cependant pas l’analyse de sol annuelle obligatoire pour toutes les exploitations du département. Pour toute exploitation de plus de 3 ha et chaque année, une analyse de sol doit être réalisée au minimum pour une des trois principales cultures exploitées en zone vulnérable. L’analyse peut porter sur :
- le reliquat azoté en sortie hiver ;
- ou le taux de matière organique ;
- ou l’azote total présent dans les horizons de sol cultivés (profondeur de sol explorée par les racines).
Cette obligation ne s’applique pas aux exploitants ne réalisant pas de culture. Ainsi, une exploitation n’ayant que des prairies de plus de six mois n’est pas concernée par cette obligation (de même pour les landes et parcours, les terres gelées…).
A lire un dossier de 3 pages dans Agri 79