« L’urgence de la situation a été rappelée au ministre »
Les 16 et 17 mars, dans le Rhône, Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl, a estimé que les mesures annoncées par Bruxelles ne sont « pas à la hauteur des enjeux.
Le point avec Christophe Limoges, président de la section bovins lait Fnsea Poitou-Charentes.
Quelle était l’ambiance générale lors de ce congrès ?
L’ambiance générale a évidemment été marquée par la crise laitière que traverse aujourd’hui l’Europe. Mes collègues producteurs des autres régions ont illustré les impacts de cette crise sur le terrain, ce qui a bien entendu été un moment fort de ce congrès. Malgré tout, les débats qui ont pu se tenir lors de ces deux jours ont toujours été constructifs et respectueux des personnes présentes. Ils nous ont donc permis de faire avancer la filière laitière sur certains points en orientant le travail futur.
Quelles sont les idées fortes qui sont ressorties de ce congrès ?
Plusieurs sujets sont revenus régulièrement lors des discussions du congrès. Celui de la crise a occupé largement les esprits. L’urgence de la situation a été rappelée au ministre de l’agriculture, tout comme l’absolue nécessité d’une régulation des volumes par l’ensemble des pays européens et non pas par des initiatives isolées d’un pays ou d’une entreprise. Les congressistes ont également rappelé combien les pratiques actuelles de vente de contrats laitiers étaient une aberration en ces temps difficiles et la nécessité d’interdire de telles pratiques.
Il a été dit à plusieurs reprises et par différents intervenants qu’en période de volatilité forte, les risques devaient être supportés par l’ensemble de la filière laitière et non pas seulement par les producteurs. Le député européen Michel Dantin a insisté pour dire que la solution à la crise serait issue d’une concertation entre tous les acteurs de la filière et tous les pays européens. À ce sujet, le ministre Stéphane Le Foll a noté le travail de la Fnpl tout en déplorant les divergences et l’absence de position commune du syndicalisme européen. La solution sera collective et non pas individuelle.
L’interprofession laitière a été un sujet de débat important pendant ce congrès, suite notamment à la démission de Thierry Roquefeuil de la présidence du Cniel. J’ai été rassuré d’entendre que l’interprofession était un lieu d’échange vital pour les acteurs de la filière et qu’il fallait tout faire pour la sauvegarder, malgré certaines difficultés et des échanges houleux avec les autres collèges, notamment sur la question de l’intégration des distributeurs au sein de l’interprofession. Les intervenants étrangers ont été unanimes pour dire combien notre interprofession était utile et enviée par les autres pays européens.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 25 mars 2016.