Lutte contre l'ambroisie : ce qu'il faut savoir
L'ambroisie présente un risque de santé publique avec son pollen hautement allergisant, pouvant provoquer des rhinites sévères, des complications respiratoires ou une atteinte cutanée en cas de contact.
> Des zones à risque
Si l'ambroisie, et notamment l'espèce la plus courante à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L., dont la pollinisation à lieu d'août à octobre avec un pic en septembre) a touché quelques communes de Charente-Maritime, notamment dans l'est du département et la presqu'île d'Arvert (voir la carte ci-contre), la contamination reste très limitée par rapport à la Charente. Les Deux-Sèvres sont également touchés, particulièrement autour de l'agglomération niortaise ou sur le plateau de Melle, deux espaces proches de la Charente-Maritime. Un arrêté préfectoral vient d'y être pris pour limiter l'expansion de cette adventice. Afin de prévenir l'apparition ou de lutter contre la prolifération des ambroisies et de réduire l'exposition de la population à leurs pollens, les propriétaires, locataires, exploitants, gestionnaires de terrains bâtis et non bâtis, ayant droit ou occupant à quelque titre que ce soit sont tenus de mener toute action de prévention, notamment en prévenant l'apparition voire la floraison des plants d'ambroisie. Mais aussi d'éviter toute dispersion des semences (transport, ruissellement, engins, lots de graines, compost) et de mener toute autre action de lutte, notamment en détruisant les plants d'ambroisie déjà développés, dans les conditions prévues dans le plan de lutte.
> Destruction de culture à signaler
Sur les parcelles agricoles, la destruction de l'ambroisie est réalisée par l'exploitant jusqu'en limites de parcelle. L'exploitant doit alors utiliser tous les moyens nécessaires pour la détruire : arrachage, fauche, broyage, travail du sol ou toute autre méthode adaptée. L'élimination non-chimique de l'ambroisie est le mode d'action privilégié. Mais si une intervention chimique doit être effectuée elle sera réalisée avec des produits autorisés et en conformité avec la réglementation (ZNT). Dans le cas de destruction de la culture en place, II convient de signaler au service en charge de la Politique agricole commune (PAC) de la DDT, comme accident de culture, la destruction localisée de l'ambroisie sur une parcelle déclarée (en mentionnant« accident de culture » dans la case commentaire de l'imprimé spécial « modification de déclaration »).
> Deux faux-semis en passages croisés avant culture
En gestion préventive, en culture comme en interculture, la lutte consiste à limiter le nombre de plantes avant l'installation de la culture. Les pratiques de faux semis à raison de deux passages croisés, permettra de faire lever le plus grand nombre d'ambroisies puis de les détruire par une pratique de désherbage mécanique ou chimique. La densité de semence dans le sol est ainsi diminuée une fois la culture en place. Cette pratique est d'autant plus efficace si elle est accompagnée d'un retard de la date de semis de la culture qui favorise la levée des ambroisies et donc leur destruction. La rotation des cultures, avec l'insertion de cultures d'hiver, permet de limiter l'ambroisie, mais nécessite malgré tout de développer une gestion stricte de l'interculture. Une bonne connaissance de la présence d'ambroisie dans une parcelle permet d'en améliorer la gestion. La gestion curative consiste à limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée.
> Les couverts en interculture utiles
L'installation de couvert à l'interculture après le travail du sol derrière la récolte permet de créer une compétition sur les ressources et donc de limiter le développement de l'ambroisie mais la production de pollen est toujours possible. En cas d'infestation d'ambroisie, dans le cadre du programme d'actions « nitrates » dans les zones vulnérables de Nouvelle-Aquitaine (PAZY), il ne peut y avoir de dérogation totale à l'implantation de culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN) mais possibilité de destruction anticipée (chimique en dernier recours) pour éviter la floraison. Toute intervention est portée dans le Cahier d'enregistrement de pratiques (CEP).