Le billet
Post Covid ou post Trump ?
Avec ce Plan de relance, ce devait être l’heure des conclusions, celles que l’on doit tirer de l’épisode de Covid-19. En agriculture, la période de confinement avait attiré l’attention sur les saisonniers étrangers (dont l’absence pendant quelques semaines a mis en péril certaines récoltes de fruits et légumes), sur les stocks de crise (insuffisants à chaque maillon de la filière), sur l’effet de la déforestation sur les maladies infectieuses…
À lire le volet agricole du plan de relance, les seules conclusions qui semblent avoir été tirées sont les suivantes : produire davantage de protéines végétales en France et renforcer les circuits courts. Deux orientations dont il reste pourtant à prouver qu’elles renforceraient la solidité de l’économie agricole en cas de nouveau confinement.
A-t-on manqué de soja brésilien dans les ports bretons ? Produire plus de soja en France (et donc moins d’autre chose) permettra-t-il de protéger les forêts asiatiques ou africaines ? Un capitaine de vraquier chinois a-t-il plus de chance de faire défaut qu’un chauffeur français de poids lourds ? Les fruits et légumes en circuits courts n’ont-ils pas connu les mêmes manques de saisonniers que ceux des filières dites longues ?
En fait, ces deux options, et l’objectif général de « souveraineté alimentaire », semblent moins répondre à la Covid-19 qu’à l’incertitude qu’a fait peser Donald Trump sur le commerce international depuis trois ans. Un épisode qui pourrait, lui, se refermer dès cet hiver.