Aller au contenu principal

Protéines végétales : gare à la surproduction

En vogue, les légumes secs pour l'alimentation humaine représentent un marché de niche. Les coops et négoces du centre-ouest français sont très attentifs à ce qu'il n'y ait pas de surproduction de la légumineuse-phare, la lentille, en conventionnel.

« On va limiter nos surfaces en lentille en 2019 », informe Loïc Guitton, directeur des productions végétales spécialisées à la Cavac.
« On va limiter nos surfaces en lentille en 2019 », informe Loïc Guitton, directeur des productions végétales spécialisées à la Cavac.
© Cavac

Les lentilles et les pois chiches, sources de protéine végétale, ont le vent en poupe, dans les assiettes des consommateurs. Leur consommation a augmenté de 12 % en 2017, selon la fédération nationale des légumes secs - FNLS -. La lentille représente un tiers de la consommation de légumes secs en France, contre 13 % pour le pois chiche. Dans les rotations des agriculteurs, entre 2016 et 2017, les surfaces dédiées aux lentilles ont augmenté de 62 %, en France, et celles dédiées aux pois chiches de 105 %, selon l'association nationale des interprofessions des légumes secs - Anils -.

L'engouement des consommateurs est dû à leur volonté de manger sain, diversifié, équilibré... et français ! Celui des agriculteurs, selon Simon Ferrari, responsable marketing et achat des productions végétales d'Océalia, est lié aux prix du blé et du maïs. « C'est parce que le blé tendre allait mal que les agriculteurs se sont diversifiés. Ils cherchent à sécuriser leur production. Si on avait du blé et du maïs qui se comportaient bien, en termes de prix, je ne suis pas sûr qu'il y aurait un tel développement des légumineuses », expose-t-il.

Un marché de niche
« Le marché se développe, en conventionnel, poursuit-il, mais il faut être très prudent pour que le prix de la lentille ne s'écroule pas (le prix minimum garanti aux adhérents d'Océalia était de 540 EUR/t de lentilles en 2018, d'après Simon Ferrari ; il était d'environ 700 EUR/t en 2008, NDLR). Il ne faut pas en produire trop ». À Océalia, 1 200 t de lentilles et 200 t de pois chiches ont été collectées en 2018 (première année pour le pois chiche), ce qui représente 0,1 % de sa collecte totale (1 500 000 t). Les légumes secs sont un marché de niche, rappellent les coops et négoces, il faut être d'autant plus attentif pour éviter la surproduction.

« Cela ne fonctionne que si on travaille en filière, avec des débouchés sécurisés. La lentille a du sens dans la rotation. C'est une bonne tête d'assolement, elle a de bonnes vertus agronomiques (lire les témoignages d'agriculteurs, page 4). On a donc beaucoup de demandes des agriculteurs pour en faire : plus de demandes que de surfaces à donner. On va limiter nos surfaces en lentille, en 2019, car le marché est "baissier" », informe Loïc Guitton, directeur des productions végétales spécialisées à la Cavac.

Le pois chiche, « intéressant »
Les contrats passés entre les opérateurs et les agriculteurs portent sur des hectares, et non sur du tonnage, et sont à l'année. En France, au total, indique Loïc Guitton, il y a besoin aujourd'hui de 40 000 ha pour couvrir le marché de la lentille et du pois chiche français, et produire ainsi 40 000 t de lentilles et 30 000 t de pois chiche. En termes de volume, en 2018, la Cavac a collecté 2 500 t de lentilles, produites sur 2 000 ha, et moins de 1 000 t de pois chiches, produits sur 300 ha.
La SAS Démograins (16), du groupe Piveteau, adhérent au Négoce agricole Centre-Atlantique (Naca), est plus spécialisée dans le commerce de pois chiches français que de lentilles. En 2018, elle a collecté 6 000 t de pois chiches, produits sur 3 000 ha en ex-Poitou-Charentes et en Dordogne. Son gérant, Denis Mouilleau, a la volonté « de développer le pois chiche », dit-il. Pour 2019, il contractualise plus de surfaces encore avec ses agriculteurs qu'en 2018, même si le marché « risque » d'être un peu moins bon, confie-t-il.

S'il ne veut pas parler de prix (à Océalia, le prix minimum garanti est 450 EUR/t pour le pois chiche), Denis Mouilleau l'assure : « c'est une culture intéressante pour le producteur, en termes de marge et d'assolement. C'est un bon précédent à une culture de céréales ». Plus délicat à cultiver que la lentille, lorsqu'il quitte le pourtour méditerranéen, le pois chiche attire moins, ici. Sa marge de développement en est d'autant plus grande.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les recrutements concernent notamment des opérateurs de collecte, de juin à fin juillet.
Le recrutement des saisonniers est lancé
Terrena, Océalia et Cérience ont lancé il y a déjà quelques jours leurs opérations recrutement à travers les premières annonces…
L'EARL Sibel Vendéènnes (Saint-Maurice-la-Clouère) a décroché le prix de championnat jeunes béliers.
La Vienne ramène 10 médailles et 9 plaques du Sia

Jus de fruits

Or pour le cocktail non pétillant pomme framboise de Gargouil (Charroux).

Alexandre Usson cultive ses légumes sur 7 hectares dont 8000m2 de serres.
7 hectares, 6 jours de marché, de la vente en grandes surfaces et en direct
À Ceaux-en-Loudun, Alexandre Usson est seul aux manettes de l'EARL depuis l'été dernier. Rejoint par son épouse qui développe l'…
La troupe presque au complet à l'occasion d'une répétition
Théâtre : les Tri'Thuré jouent "Ferme à Vendre"
La section théâtre du Foyers Loisirs de Thuré monte sur les planches pour 9 représentations dans le Châtelleraudais. Une pièce…
Béatrice Guyonnet est responsable de service Patrimoine Culture à la Communauté de communes Vienne et Gartempe. Ici, sur le site Gallo-romain de Mazamas à Saint-Léomer.
Mazamas pour ouvrir la saison des p'tites balades

Dans le cadre de la convention Villes et pays d'art et d'histoire, la Communauté de communes Vienne et Gartempe propose une…

L'annonce de Donald Trump fait une nouvelle fois trembler les producteurs de spiritueux.
Avec ses taxes, Trump menace le marché du cognac

Le message posté le 13 mars par le président américain sur les réseaux sociaux, menaçant d'infliger 200 % de taxation aux vins…

Publicité