Fertilisation azotée et protéines
Retour salutaire de la pluie : ajuster la conduite des céréales
Après quasiment un mois sans pluie depuis la mi-mars, les pluies orageuses tombées selon les zones du 17 au 20 avril sont salutaires pour le potentiel des céréales.
Après quasiment un mois sans pluie depuis la mi-mars, les pluies orageuses tombées selon les zones du 17 au 20 avril sont salutaires pour le potentiel des céréales.
Les pluies vont enfin permettre une valorisation des apports d’azote et corriger en partie le déficit hydrique déjà sévèrement installé dans les sols les plus superficiels. Ces pluies d’orage sont toutefois très inégales d’un secteur à l’autre : la façade océanique a été souvent moins arrosée avec un peu moins de 5 mm cumulés sur la période alors qu’une large bande centrale sud nord a reçu souvent entre 15 et 25 mm, localement sous orage plus de 40 mm, parfois accompagnés de grêle. Pour les secteurs qui ont pu en bénéficier, ce retour de la pluie intervient entre 2 noeuds et gonflement pour la majorité des parcelles ; à ce stade, les stress occasionnés par la longue période de sec sont encore rattrapables. Le point sur la conduite de la fertilisation et la protection des céréales.
Fertilisation azotée : attendre la pleine valorisation de l’apport précédent pour solder le dernier apport
Rappelons que le dernier apport d’azote sur céréales peut être positionné jusqu’au stade gonflement – début épiaison pour corriger les effets éventuels d’une carence sur le rendement. Au-delà de cette plage de stade, l’effet portera essentiellement sur une amélioration de la teneur en protéines sous réserve d’être apporté au plus tard début floraison.
Pour les secteurs ayant reçu plus de 15 mm de pluie les 19-20 avril, les conditions sont désormais idéales pour utiliser un outil de pilotage afin de calibrer la dose à apporter (attendre 5-6 jours après la pluie pour effectuer le diagnostic). La dose conseillée par l’outil correspondra bien aux besoins actuels de la culture et sera à apporter autour du stade gonflement – début épiaison, de préférence à la faveur d’une pluie annoncée.
Lorsque le diagnostic de pilotage a été établi avant ou en l’absence de ces pluies, il est important de prendre en compte les conditions de valorisation de l’azote (tableau 1) apporté en mars pour valider ou ajuster le conseil.
Deux cas de figure se présentent :
- Lorsque l’apport d’azote précédent a pu être réalisé avant le 10 mars, celui-ci a été bien valorisé et la dose conseillée par l’outil de pilotage correspond bien aux besoins de la culture. Cet apport a d’ailleurs pu être fait avant l’épisode de pluie du 17/20 avril pour les parcelles les plus avancées ou sera fait dans les jours à venir, à la faveur d’une pluie annoncée.
- Lorsque l’apport d’azote précédent a été positionné après le 10 mars, sa valorisation a été retardée et ne sera pas optimale. En effet, une partie a été perdue par volatilisation, ou réorganisée dans le sol. La fraction de l’engrais encore présente dans le sol et valorisable est désormais en cours d’absorption par la culture sous l’effet de la dernière pluie. Dans ces situations, un diagnostic de pilotage réalisé avant la pluie indique un niveau de carence en partie lié au défaut de valorisation de l’apport précédent. Il convient donc de réaliser un nouveau diagnostic lorsque c’est envisageable, ou à défaut d’ajuster la dose conseillée par l’outil en s’appuyant sur l’abaque ci-dessous (tableau 2).