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Agroécologie
Riche et diversifiée : elle est pas jolie, ma prairie ?

Le concours général agricole intègre une catégorie des pratiques agroécologiques. Sébastien Quinault, gérant du GAEC du Troupeau rouge à Gourgé, a fini lauréat de l'édition 2020 pour les Deux-Sèvres. Les inscriptions pour 2021, catégorie Prairies & parcours, se font jusqu’au 29 mai.

Anthony Benay, du CPIE et Sébastien Quinault (à droite) posent avec le panneau de photos réalisées par l'association Camera Natura de la prairie lauréate en 2020 pour les Deux-Sèvres.
© C. P.

Il reste une semaine pour s’inscrire au concours général agricole des Prairies et parcours agroécologiques auprès du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) Gâtine Poitevine via l’adresse anthony@cpie79.fr. Depuis la création de cette catégorie du CGA il y a quatre ans, quatorze fermes du département ont déjà participé à l’aventure et si aucune n’a jusqu’ici remporté le prix national au Salon de l’agriculture, les lauréats ont été distingués en local, obtenant au passage une belle reconnaissance de leurs choix d’exploitation. C’est le cas de Sébastien Quinault, éleveur de Salers à Gourgé, dont la parcelle a remporté la palme pour l’édition 2020.

La recherche de l’équilibre

Les choix de Sébastien, quatrième génération à reprendre la ferme établie sur 75 ha de prairies, dont 45 naturelles, sont en effet tranchés : conversion au bio en cours, troupeau à l’herbe et en plein air toute l’année (la race rustique des Salers s’y prête et finit bien à l’herbe), pâturage tournant qui stimule la pousse, et valorisation de la viande en vente directe pour se réapproprier la commercialisation de ses produits. « Les coûts de production sont très faibles et je ne suis pas dépendant du cours du blé à Chicago », relève l’éleveur. Sébastien, qui envisage de monter très prochainement une association de vente directe avec d'autres producteurs exclusivement en pâturage, reste dépendant du climat mais estime que c'est un moindre mal. "Les prairies naturelles réagissent mieux aux aléas climatiques que les resemées. Avec le système tournant, les animaux profitent de l’herbe à son stade optimal. Les sécheresses ont remis les pendules à l’heure, on vivait au dessus de nos moyens".

Il se montre néanmoins lucide sur les impératifs économiques, veillant à rester un éleveur "qui se porte bien, mais inséré dans son environnement", sans l'abîmer. Pour lui, cet équilibre est un art de vivre, qui rejoint de plus en plus les attentes des consommateurs : "les gens n'achètent pas que de la viande, mais du paysage et de la biodiversité".

Critères économiques et floristiques

Le jury local du CGA, composé de botanistes, d’agronomes ou encore d’apiculteurs, a distingué une parcelle de 1ha de prairie permanente de Sébastien Quinault selon des critères à la fois économiques (productivité, facilité et souplesse d’exploitation, valeur nutritive) et de biodiversité (nombre d’espèces florales et faunistiques, renouvellement des espèces végétales, potentiel apicole). Au moins 70 variétés de plantes ont été recensées sur sa prairie, "quand il est parfois dur d'en recenser 10 dans certains prés", s'exclame Michel Bonneau, apiculteur membre du jury 79.

La parcelle élue fait partie d'un ensemble de 8 ha, disposés en étoile autour d'une mare, "des jardins qui n'avaient pas été touchés depuis 60 ans", expose encore Sébastien Quinault. La Gâtine, dont le nom signifie "terre gâtée", ne peut pas prétendre à la richesse floristique de zones comme le Vercors, mais les jurys locaux prennent en considération ces différences géographiques pour assurer une notation équitable. "Retrouver des lauréats de toute la France à Paris a été l'occasion d'échanges très intéressants", note Sébastien Quinault.

Tout de même récompensé lors du festival ornithologique de Ménigoute, l'éleveur fait le pari de produire de la viande de qualité à partir d'une terre qui n'est pas riche (sol sableux, faible potentiel agronomique à la base...). Le système de prairies est l'un des meilleurs moyens, selon lui, de prendre soin du bocage.

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