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Syndicat
Soutenir toutes les agricultures, leitmotiv de la Fnsea 79

La Fnsea 79 a dévoilé son projet à horizon 2023 pour l’agriculture des Deux-Sèvres, le mardi 25 juillet, et a tenu à illustrer la diversité des projets agricoles du département dans un secteur géographique symbolique : Sainte-Soline et Rom.

David Pasquay, Laure Dhenin et Jany Bordevaire (à gauche) ont présenté leurs exploitations pour illustrer la diversité des productions agricoles des Deux-Sèvres, à l’occasion de la présentation du programme 2030 du syndicat. Ici avec la préfète et Denis Mousseau.
© MG
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La direction était indiquée depuis le village fleuri de Sainte-Soline pour atteindre le rendez-vous fixé par la Fnsea 79, au matin du 25 juillet : le syndicat avait choisi trois exploitations de la commune du sud des Deux-Sèvres et sa voisine Rom, pour dévoiler sa feuille de route à l’horizon 2030. Jany Bordevaire a ouvert la journée, devant la cohorte d’adhérents, élus locaux et journalistes, pour présenter son exploitation de polyculture-élevage, aux côtés de Denis Mousseau, le président du syndicat.

Une agriculture incontournable sur le territoire

Difficile d’éluder la présence de la réserve d’eau située à quelques encablures du site. Le souvenir des manifestations du 25 mars était encore visible chez l’agriculteur, avant qu’il ne commence sa présentation. « L’exploitation compte aujourd’hui 92 ha et 40 Limousines, qui ne peuvent guère compter sur le pâturage à cette saison. L’ensilage de maïs assure la base fourragère pendant neuf mois de l’année ». L’agriculteur a mis l’irrigation en place dès 1991. Il n’est pas raccordé à la réserve voisine, le captage concerné (sur les deux présents sur l’exploitation) étant compris dans les 80 ha que l’agriculteur a cédé à son fils lors de son installation en 2015, « pour conforter son projet ».

Jany Bordevaire a diversifié ses activités, face à une production de viande bovine compromise, selon lui, par les « orientations sociétales » et une Pac « moins favorable » à son système d’exploitation. La production photovoltaïque est ainsi entrée sur la ferme en 2013, et l’exploitation est aujourd’hui équipée de 5 600 m2 de panneaux solaires. Un bâtiment est désormais mis à la disposition de son fils pour ses activités de triage et séchage du grain et le jeune gérant de la scierie SMH Bois s’y est installé.

Connectés aux consommateurs

Laure Dhenin, solinoise elle aussi, a accueilli la deuxième étape du programme. L’éleveuse de 160 chèvres fêtera en octobre ses dix ans d’installation. « J’aime mes animaux, et je les soigne en conséquence. Certes elles ne sortent pas, mais elles ont un bâtiment isolé, un paillage quotidien, et une alimentation équilibrée ». Sans doute les soins sont-ils appréciés du troupeau, qui produit en moyenne 1 100 kg. La ration est basée sur la luzerne produite sur les 97 ha, et une partie est achetée à l’unité de méthanisation Métha Bel Air de Linazay (86). « J’ai trouvé mon équilibre et je ne me lasse pas. Il est malgré tout difficile de constater le manque de reconnaissance de cette société que l’on nourrit », déplore-t-elle. L’éleveuse souhaite communiquer sur son métier et propose aux promeneurs de visiter sa ferme. « J’explique mes méthodes de travail ». Elle a également ouvert la porte à une jeune apprentie en octobre dernier, novice en production caprine. Leur collaboration débouche sur un CDI.

Le monde agricole, force de propositions pour répondre aux défis climatique, énergétique et alimentaire, doit être soutenu par des innovations et la présence des élus à ses côtés.

S’engager dans le développement durable

David Pasquay a conclu la matinée sur son exploitation, à Rom. « Vous êtes bien sur une exploitation de polyculture-élevage », précise-t-il, avec 160 ha et des ateliers de gavage (45 000 canards par an) et prégavage (36 000). L’agriculteur a monté en 2019 son propre site de fabrication d’aliments. Irriguant depuis 1986, il est membre de la Coop de l’eau, et sera raccordé au futur projet de Messé. L’exploitation emploie trois personnes à 35 h, dont il loue le sérieux. « J’ai de la chance, car il est difficile de trouver de la main-d’œuvre ». Des intérimaires sont aussi recrutés en périodes de pointe. En 2020, il a installé une volière photovoltaïque de 33 000 m2 de panneaux solaires (6,5 MWh), en partenariat avec Technique Solaire (Biard 86). « Les ombrières sont reliées entre elles par des filets, contre les prédateurs et les oiseaux extérieurs. Elles permettent une sortie des animaux dans de meilleures conditions ». La totalité de l’électricité produite par l’installation est réinjectée dans le réseau.

Le soutien des élus indispensable

« Répondre aux défis climatique, énergétique et alimentaire passe par des innovations, insiste Denis Mousseau. Les femmes et les hommes de l’agriculture portent des projets générateurs d’emplois et de dynamisme économique. C’est un secteur incontournable du département, qui doit renforcer ses liens avec les élus du territoire. Leur soutien est indispensable pour participer à cette dynamique ». Le président estime que le secteur attirera les vocations par la diversité de ses métiers et leur attractivité. « Ne craignons pas d’avoir des métiers rémunérateurs ». Il prône également l’ouverture des exploitations, pour communiquer davantage auprès de la population. Avant de conclure : « Nous sommes à Sainte-Soline et Rom avec fierté, sur ces communes qui portent un projet de territoire que nous soutenons ».

 

Préparer l’agriculture pour l’avenir

Présente parmi les élus et représentants des organismes d’État invités, Coralie Dénoues, la présidente du département, a réitéré son soutien au secteur agricole, actuellement trop décrié à son goût : « Nous avons besoin de l’agriculture pour l’économie du territoire, l’entretien de nos paysages et pour nous nourrir. Tant mieux si les agriculteurs vivent de leur travail et de leurs investissements ».
Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres, a salué quant à elle la diversité des productions du département. Face aux crises de ces dernières années (influenza, sécheresse), elle a rappelé l’accompagnement de l’État, « même si les aides sont parfois lentes à arriver » et la prévention du mal-être des chefs d’exploitation et leurs familles, grâce à un travail conjoint avec la Msa.
Elle a souligné le rôle de l’État dans la préparation de l’agriculture pour l’avenir, « avec l’ensemble des acteurs » et des axes principaux :
  • Se préparer à faire face aux crises futures : vaccination IAHP, calamités agricoles, …
  • Produire en assurant les débouchés, les revenus des agriculteurs, et en sécurisant une partie des apports, notamment la ressource en eau ;
  • Répondre au défi climatique avec des modes de production adaptés, et aux attentes de la société avec le plan Ecophyto, sujet sur lequel elle entend bien que les Deux-Sèvres restent à la pointe ;
  • Garantir aux futurs agriculteurs de pouvoir faire face aux crises et vivre de leur production.
La représentante de l’État se montre optimiste, face à « un territoire qui a les atouts pour relever ces défis ».

 

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