Sur le chemin de l’arboretum à Melle
Mille quatre cents essences d’arbres et d’arbustes invitent à la balade et à la contemplation sur le Chemin de la découverte, à Melle. Un lieu d’observation qui participe à maintenir une certaine biodiversité faunistique.
Le platane de l’Arizona est une essence rare. Il en existe seulement deux en Europe, l’un a plongé ses racines en Allemagne et l’autre à Melle. On rencontre aussi le ginkgo biloba, lequel est la vieille branche de ce club d’arbres et d’arbustes avec ses 150 ans. Plus loin le tilleul de Henry affiche fièrement sa hauteur respectable et plus bas, le regard est attiré par la délicatesse des rosiers ou les jardins d’orties. « Un musée vivant», qualifie Pierre Jozelon, référent pour l’arboretum du Chemin de la découverte à Melle. En effet, exemple unique de reconversion d’une ancienne voie ferrée en arboretum avec environ 1400 essences d’arbres et arbustes, le Chemin de la découverte invite sur plus de 6 kilomètres à la contemplation des feuillus des cinq continents. « Je conseille aux visiteurs d’observer avant de lire les panneaux explicatifs. Il faut également venir aux différentes saisons pour mieux appréhender le cycle de vie des arbres et des arbustes », explique-t-il.
un réservoir de gènes
Des échanges de greffons se font entre l’arboretum et des pépinières spécialisées ou les Jardins botaniques de France. Référence française pour les frênes, les tilleuls, les marronniers, l’arboretum est un véritable conservatoire de patrimoine génétique. Et le lieu de vie idéal pour une faune fragilisée par les pratiques humaines. Au cœur de cette zone humide à l’abri des pesticides, les papillons papillonnent. «De 11 espèces, nous sommes passés à 28. La présence de l’ortie participe à cette biodiversité car elle est leur lieu de ponte», souligne-t-il. Criquets, sauterelles, salamandres, libellules, crapauds accoucheurs, grenouilles agiles ou vertes... Insectes et amphibiens sautillent ou coassent avec joie au cœur de cet écrin végétal. Et d’ajouter :
« Les chauves-souris sont également très présentes. Sur les 23 espèces recensées en Deux-Sèvres, 20 sont présentes à Melle. L’enjeu aujourd’hui est de s’intéresser à leur reproduction. Nous allons poser des capteurs sur les chauves-souris pour localiser leurs lieux de reproduction qui sont souvent des caves ou des greniers, le but est ensuite de sensibiliser les propriétaires à ne pas entraver la reproduction».
D’autres arbres seront par ailleurs certainement plantés et la phase d’observation se poursuit. «L’arboretum a trente ans, c’est une étape critique pour les arbres. Certaines espèces qui se sont adaptées jusqu’ici aux conditions locales peuvent décliner. Il faut être vigilant», conclut-il.
Les animations de l’été
Mardis 7, 21, 28 juillet et 4 août : visites guidées du chemin de la découverte au départ de l’église Saint-Savinien à 17 h.
En juillet et en août, afin de présenter certaines fleurs d’arbres ainsi que la biodiversité présente à Melle, des panonceaux seront disposés sur la parcelle dite de la Maladrie (celle où se trouve le jardin d’ortie)
Une fiche quiz sera disponible à l’office de tourisme, et différents lieux publics.
Jeudi 16 juillet : un inventaire sera proposé à 17 h au lavoir de Loubeau. Ce sera l’occasion de découvrir un lieu destiné à devenir une des vitrines de la biodiversité de Melle.
Vendredi 28 août :
Nuit européenne de la chauve-souris en partenariat avec le Conservatoire des espaces naturels et Deux-Sèvres Nature environnement. Informations au 05 49 73 97 36.