Une délégation colombienne découvre l’agriculture à la française
Une délégation d’éleveurs colombiens a fait escale au Gaec des Quatre Vents à Vernoux-en-Gâtine. Le made in France séduit les Sud-Américains.
Ce jeudi 30 juillet, le Gaec des Quatre vents accueille quatre-vingt-dix Colombiens, intéressés par la méthode de reproduction de l’exploitation de Vernoux-en-Gâtine. « Nous avons été sollicités en raison de nos vêlages très groupés ainsi que pour la pratique de l’insémination artificielle», confie Christian Bourdeau, le visage à l’ombre d’un chapeau mexicain. A la tête d’une exploitation de charolais en système naisseur-engraisseur, 175 vêlages, 100% IA et de 190 ha (SAU), l’éleveur prend plaisir ce matin-là à présenter la conduite de son élevage et le contrôle de performance en viande. Les oreilles semblent attentives du côté des Sud-Américains. Lesquels sont venus découvrir la réalité de l’élevage français. Rafael est l’un d’entre eux. Eleveur de brahmans et vice-président depuis dix ans de Fedegan (fédération nationale d’éleveurs colombiens), l’homme est enthousiaste : «Depuis le début de notre séjour en France, je ne suis pas déçu». Passé par la Normandie pourtant en pleine tempête laitière et la Bretagne, Rafael découvre une agriculture à la hauteur de sa réputation notamment en matière de génétique. Et d’ajouter : « Je souhaitais également me rendre dans le berceau de ces races européennes qui existent chez nous depuis le 15e siècle, elles sont arrivées avec les Espagnols.» D’ailleurs, tandis que l’élevage de blondes d’Aquitaine reste confidentiel, celui de charolaises semble reprendre de la vigueur en Colombie selon Rafael. On la trouve, en race pure, dans les zones montagneuses car comme l’explique l’éleveur, les races sont réparties selon les couches thermiques, les températures décroissant du niveau de la mer à la montagne. «Nous avons créé la charbrad qui résulte du croisement entre la charolaise et la brahman, cette dernière conférant la génétique nécessaire à la race européenne pour résister aux températures tropicales de la Colombie», conclut-il.
Plus loin, Eva, même si tout l’intéresse, a fait le voyage pour l’intérêt qu’elle porte au système sanitaire français. Bactériologiste et professeur à l’université, cette femme qui accompagne chaque parole d’un sourire, est en charge de coordonner un nouveau programme de médecine vétérinaire en Colombie. «Je suis venue m’inspirer», lance-t-elle. Avant de confier que la Colombie, concernée elle aussi par la brucellose et la tuberculose, dispose d’un système sanitaire géré par le ministère de l’Agriculture.
Enfin, si la délégation sud-américaine est venue découvrir un peu du savoir-faire français, Christian Bourdeau espère lui aussi, le temps du déjeuner, appréhender l’agriculture colombienne dans ses grandes lignes : « Ce sont des éleveurs performants, j’aimerais en savoir plus sur leur manière de conduire leurs élevages, savoir s’ils sont au point en matière de génétique, et la traçabilité...» Un échange de bons procédés en somme.