Une farouche détermination à voir l’horizon s’éclaircir affichée lors du congrès de la Fnsea79
Les agriculteurs des Deux-Sèvres ne baissent pas les bras. Ils voudraient pourtant bien que soit levé un nombre important de contraintes au moment où sont remises en cause leurs façons de travailler sans leur en donner tous les moyens.
«Il nous faut de la lisibilité », « les MAEc : un système aux antipodes de l’agriculture », « des normes plus que dans les autres pays de l’Union européenne », « il pourrait nous être interdit d’épandre du fumier » ou encore, « qu’on nous foute la paix avec toutes les contraintes »… Les délégués cantonaux ont une fois de plus fait la part belle aux contraintes qui leur sont imposées dans l’exercice de leur métier. Et il revenait à Julien Chartier, président de JA79, de résumer le sentiment des congressistes : « Arrêtons de faire de l’écologie idéologique. Faisons de l’écologie responsable, concertée et équilibrée ».Les interventions locales étaient attendues au congrès de la Fnsea 79. L’environnement et ses règles se disputent la première place au palmarès des revendications devant les dossiers fonciers. En tout état de cause, « le faites-nous confiance » demandé ici ou là traduit le besoin de pouvoir travailler dans de meilleures conditions, avec la fierté d’exercer un métier « que l’on aime », comme on l’a entendu. « L’agriculture a besoin du sol, certifiait Henri Bies-Péré, et nous travaillons en prenant soin de l’environnement. »Membre du bureau de la Fnsea, il pointait l’impasse dans laquelle se trouvent parfois les agriculteurs. Y compris ceux qui « combinent méthodes mécaniques et chimiques » pour limiter les traitements. Mais pour aller plus loin comme on le leur demande, « il faut, disait-il, que la recherche nous aide à progresser. Dans ces conditions, nous serons capables de nous adapter ».
Zones vulnérables
Alain Chabauty, président le Fnsea, a alors redemandé au préfet, Jérôme Gutton, de relancer la procédure de retrait de cinquante communes du département du classement en zones vulnérables, « compte tenu des seuils enregistrés et admis par l’administration ». Il se devait aussi de dénoncer les mesures de réduction des périodes d’épandage et l’obligation d’augmenter les capacités de stockage des effluents, pour des raisons de rentabilité des exploitations. Les attentes en matière de revenu des exploitations ne sont pas loin quand sont énumérées ces contraintes. « Notre agriculture ne pourra être performante écologiquement qu’à la condition de l’être économiquement », certifiait Philippe Leyssène, au nom de la commission environnement. Dénonçant « les incohérences agronomiques » du cinquième programme de la directive nitrates, il estime que la mise en conformité des exploitations avant l’automne 2016, relève de la gageure. « On voudrait vider notre département de ses élevages que l’on ne s’y prendrait pas autrement », prévient-il, quand des investissements, validés juridiquement, sont remis en cause par des mouvements dits « citoyens » qui s’opposent par tous les moyens à leur finalisation. Refusant la sanctuarisation du territoire, Jean-Marie Gautier, dénonce alors « l’absence de courage des politiques ». Ce que confirme Henri Bies-Péré : « Il suffit de quelques personnes pour bloquer des dossiers. Le droit doit prévaloir. La puissance publique doit le faire respecter ».Le représentant national a lancé un appel « à la vigilance » alors que se profile l’application à la parcelle du schéma de cohérence écologique, incluant les trames bleues et vertes, défini à l’échelon régional, comme l’a souligné Bruno Lepoivre. « Sa traduction dans les documents d’urbanisme sera opposable aux activités économiques et donc à l’agriculture », avertissait-il, invitant à travailler en concertation avec les élus de territoires, des intercommunalités en particulier. « Il faut être présent si on ne veut pas des zones protégées partout », avertissait Henri Bies-Péré.