Aller au contenu principal

Anti-bassines
Village de l'eau : méli-mélo de luttes sous chapiteaux

Le Village de l'eau a pris ses quartiers à Saint-Martin-lès-Melle le 16 juillet. Il rassemble des militants de luttes diverses, parfois éloignées des réalités locales.

D'immenses chapiteaux jalonnent la vallée derrière la mairie de Saint-Martin.
D'immenses chapiteaux jalonnent la vallée derrière la mairie de Saint-Martin.
© Chloé Poitau

Les tentes deux secondes ont fleuri partout dans la vallée de l'Argentière. Le mardi 16 juillet s'est ouvert la 2e édition du Village de l'eau, à Saint-Martin-lès-Melle. 

Des centaines de participants s'installent et vaquent à diverses occupations : bénévolat pour la communauté, cercles de parole, conférences...

Le site saisit par son gigantisme et son organisation très bien huilée, financée en partie par des dons. L'événement est organisé par Les Soulèvements de la Terre, BNM, Solidaires 79 (syndicat de travailleurs et travailleuses) et Attac.

On y trouve : plusieurs énormes chapiteaux, des points d'information, des panneaux d'affichage et tracts de programme, un numéro de veille à appeler en cas de problème et même des boîtiers de traduction instantanée et des interprètes dans des cabines (comme à l'Onu !), un sous-village entier pour les bénévoles, une cantine générale, une scène de concert...

Lire aussi : Gérald Darmanin à Niort avant les manifestations anti-réserves

Sujets plus vastes que les réserves

Les mentions et symboles contre les bassines jalonnent le camp géant, comme un produit d'appel. 

Mais d'autres luttes s'affichent aussi : la libération de la Palestine revient par touches, des affiches vantent des ZAD pour bloquer des projets ailleurs en Europe, notamment de liaisons grande vitesse TGV ou routières...

Moissons paralysées : Le climat de fortes tensions en sud Deux-Sèvres perturbe l'économie locale. Des coop et négoces envisagent de fermer ce weekend, en pleines moissons. Par ailleurs, les commerces des zones des "manif'actions" craignent d'enregistrer une fréquentation moindre.

Dans le chapiteau baptisé "Outarde", la première conférence du 16 juillet porte sur "l'agriculture et la qualité de l'eau". 

Les échanges brassent de multiples sujets : le coût de la dépollution de l'eau et les impacts des pesticides sur la santé, le seuil limite de Chlorothalonil revu récemment par l'Anses, l'installation en bio et les retards des aides...

Lire aussi : Dephy : 2000 agriculteurs et 180 conseillers testent la baisse des IFT

Exemples de propos entendus : "il faudrait permettre aux femmes enceintes de consommer des paniers bio", "les collectivités doivent agir pour le bio dans les cantines, pour installer des agriculteurs bio, comme c'est le cas ici, sur la ferme de la Gennellerie où la municipalité de Melle est en train de racheter les terres", "il faut petit à petit démanteler les filières",... 

Des zones d'ombre

Si la majorité des personnes croisées au Village ressemblent à des festivaliers qui partagent les mêmes convictions et modes de vie, quelques-unes d'entre elles interpellent, car leurs visages sont dissimulés dans des chèches ou cagoules noires. 

Par ailleurs, plusieurs zones du Village sont interdites à la presse et des pancartes "Interdit de photographier" sont plantées ça et là. Un espace de formation propose d'apprendre à réagir lors des confrontations avec les forces de l'ordre.

Parmi les milliers de personnes qui rallient le Village, beaucoup viennent de plus loin que le sud Deux-Sèvres. Combien parmi elles connaissent les enjeux locaux qui animent l'agriculture ? Et sont conscientes des adaptations déjà menées, et en cours, pour faire évoluer les pratiques agricoles vers plus d'agroécologie et d'économie d'eau

Combien, parmi ces militants, seraient prêts à s'installer demain en agriculture, bio de surcroît, plus longtemps que trois jours de festival ou un mois de woofing ? Les enjeux sont complexes, et l'avenir aux mains des politiques. 

Le Village de l'eau n'ouvre la discussion qu'entre gens déjà convaincus d'une seule version de l'histoire. 

Combien, parmi ces militants, seraient prêts à s'installer demain en agriculture, bio de surcroît, plus longtemps que trois jours de festival ou un mois de woofing ?

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Valérie Mousnier a repris les rênes de la manufacture de Chauvigny, rebaptisée Atelier L. Son associé, Davy Huguet, est basé à La Rochelle.
Atelier L reprend l'activité de confection à Chauvigny

La marque Indiscrète avait cessé son activité en mars 2023 mais l'atelier de confection de Chauvigny ne s'était pas arrêté…

6,4 millions de doses ont été prévues par les services de l'État pour contrer la propagation du sérotype 3 de la FCO. Le flou perdure pour les éleveurs du Poitou, qui n'arrivent pas à connaître la disponibilité et le prix du produit.
Souches, vaccination, carte des cas : ce qu'il faut savoir sur la FCO 

Début août, l'Hexagone a connu ses premiers cas du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO). La campagne de vaccination…

L'épreuve de moiss'batt'cross, une course incontournable pour les visiteurs de la fête.
Des animations variées pour tous les goûts
Dynamiser le milieu rural : c'est à quoi s'emploient les Jeunes Agriculteurs de la Vienne à travers différentes initiatives…
Depuis 2022, les partenaires se rencontrent toujours un mois avant la Fête de la Terre. Photo d'archives.
Une fête possible grâce aux partenaires
Un mois avant l'évènement, les quelque 40 partenaires de la Fête de la Terre se sont retrouvés pour une soirée conviviale.
Quentin Chausteur estime que les informations sur la progression du serotype-3 ont manqué, y compris auprès des professionnels et de l'administration.
"Ce qui est grave, c'est le manque d'infos !"

Chez les éleveurs de la Vienne, la progression de la FCO est suivie avec inquiétude, d'autant que les informations qu'ils…

Les rendements nationaux de blé tendre de 2024 sont estimés à 59,33 q/ha, contre 73,9 q/ha l'an dernier.
Les blés portent l'estocade à la campagne

Après des débuts poussifs sur les orges, des résultats moyens sur les colzas et des pois décevants, les blés closent une…

Publicité