Aller au contenu principal

Témoignages
Les effets de la crise attendus dans les prochains mois

Les éleveurs caprins subissent eux aussi la hausse des charges, mais celle-ci reste supportable… pour l’heure.

Alexandre Lorit cultive 40 ha de luzerne sur sa ferme pour nourrir son troupeau. Au vu de la conjoncture, il se demande s’il passera un jour ces terres-là en céréales.
© Léa Calleau

Installé depuis vingt ans à Saint-Cyr-du-Doret (17), Alexandre Lorit a déjà vécu des moments de tension, mais « pas dans cette proportion. Le correcteur azoté a pris 83 € en un an. La chèvre laitière a fait 68 € et la céréale +100 €/t. Ma dernière commande de GNR m’a coûté 1 570 € les 1 000 litres », énumère-t-il. En revanche, le prix du lait n’a augmenté que de 15 €/1 000 l.

« Il manque 33 € par chèvre pour compenser la hausse », calcule l’éleveur de 650 chèvres.

Non loin, Guillaume Landureau de la ferme de Tireloup (Villedoux, 17) dresse les mêmes constats dans son atelier caprin créé il y a tout juste un an : « La poudre de lait est passée de 1 800 €/t à 3 000 €/t ». Pour autant, l’éleveur reconnaît qu’il ne fait pas partie des plus mal lotis : « Je couvre mes coûts de production, sinon ça serait la fin de l’activité. C’est l’avenir de la filière qui se joue. Si on veut continuer à produire et attirer des jeunes, l’indice Ipampa doit être répercuté en totalité sur le prix du lait ».

Il y a toujours un décalage entre la hausse des coûts et la répercussion sur la ferme."

Alexandre Lorit reste attentif sur l’évolution de la situation dans les prochains mois : « Dans mon cas, je ne parle pas de crise. Nous fonctionnons par saison, donc il y a toujours un décalage entre la hausse des coûts et la répercussion sur la ferme. J’achète par exemple le soja à la Cavac six mois à l’avance. Il n’y a pas encore de crise, mais elle arrive ».

Anticiper et tout envisager

Aujourd’hui, si les coûts atteignent des sommets inédits, Alexandre Lorit a amorti ses investissements, ce qui lui permet de vivre cette période plus sereinement : « Je finis cette année de payer la salle de traite, soit 14 000 € en moins ».

Pour le moment, il ne va rien modifier à sa conduite d’élevage ni de culture. « Si la situation devait durer, j’arrêterais les services en premier : le contrôle laitier, soit 15 € par chèvre, l’insémination de 200 chèvres à 30 €-35 € par chèvre, et passer les heures supplémentaires en récupération pour les deux salariés ».

Il n’envisagerait pas en revanche de réduire le cheptel : « J’ai fait cette erreur lors de la crise de 2007. Quand le lait est reparti, j’avais 45 chèvres en moins et 45 chevrettes à élever. Il vaut mieux baisser les concentrés de 15 % et augmenter le fourrage grossier. Miser sur l’autoconsommation ».

Les laiteries doivent se demander où elles pourront collecter le lait si elles ne valorisent pas mieux les prix."

L’agriculteur, qui possède aussi 165 ha en cultures de vente, pourrait envisager d’arrêter l’élevage. « Je n’en

suis pas là, mais c’est une option. Les laiteries doivent se demander où elles pourront collecter le lait si elles ne valorisent pas mieux les prix ».

De son côté, Guillaume Landureau joue sur ses différents ateliers : « J’ai 400 chèvres, 1 200 places de canards gras et 220 ha de SAU dont 150 ha en cultures de vente. La diversification est plus compliquée en termes d’organisation et de travail, mais elle est plus facile pour sécuriser les productions. Il est rare que les trois soient en crise ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les recrutements concernent notamment des opérateurs de collecte, de juin à fin juillet.
Le recrutement des saisonniers est lancé
Terrena, Océalia et Cérience ont lancé il y a déjà quelques jours leurs opérations recrutement à travers les premières annonces…
L'EARL Sibel Vendéènnes (Saint-Maurice-la-Clouère) a décroché le prix de championnat jeunes béliers.
La Vienne ramène 10 médailles et 9 plaques du Sia

Jus de fruits

Or pour le cocktail non pétillant pomme framboise de Gargouil (Charroux).

Alexandre Usson cultive ses légumes sur 7 hectares dont 8000m2 de serres.
7 hectares, 6 jours de marché, de la vente en grandes surfaces et en direct
À Ceaux-en-Loudun, Alexandre Usson est seul aux manettes de l'EARL depuis l'été dernier. Rejoint par son épouse qui développe l'…
La troupe presque au complet à l'occasion d'une répétition
Théâtre : les Tri'Thuré jouent "Ferme à Vendre"
La section théâtre du Foyers Loisirs de Thuré monte sur les planches pour 9 représentations dans le Châtelleraudais. Une pièce…
L'annonce de Donald Trump fait une nouvelle fois trembler les producteurs de spiritueux.
Avec ses taxes, Trump menace le marché du cognac

Le message posté le 13 mars par le président américain sur les réseaux sociaux, menaçant d'infliger 200 % de taxation aux vins…

Béatrice Guyonnet est responsable de service Patrimoine Culture à la Communauté de communes Vienne et Gartempe. Ici, sur le site Gallo-romain de Mazamas à Saint-Léomer.
Mazamas pour ouvrir la saison des p'tites balades

Dans le cadre de la convention Villes et pays d'art et d'histoire, la Communauté de communes Vienne et Gartempe propose une…

Publicité