Relancer l'attrait de l'abbaye de St-Savin
En 2024, l'Abbaye de Saint-Savin a attiré 23 000 visiteurs. Pas mal pour une petite commune de cette taille, mais pas à la hauteur de l'édifice, classé au patrimoine monial de l'Unesco.


Quand on parle Unesco, les gens identifient rapidement le Taj Mahal, les pyramides de Gizeh, ou plus proche, le Mont-Saint-Michel. Mais rarement à l'Abbaye de Saint-Savin, pourtant classée depuis 1983. "Nous avons un vrai déficit de visibilité" regrette Jean-Luc Dorchies, directeur de l'établissement public qui gère le site. Même dans la Vienne, beaucoup n'ont jamais poussé la porte de l'abbatiale, qui abrite des fresques romanes uniques, et dont l'histoire est jalonnée d'évènements, destructions, restaurations et reconstructions. "La qualité des peintures, réalisées par des artistes de haut niveau, est exceptionnelle, et il y a une vraie universalité dans les récits que font ces fresques, notamment sur l'ancien Testament". Pour améliorer cette visibilité, celui qui dirige le site depuis un an a entamé un travail de promotion et d'actions, notamment en lien avec les autres atouts du territoire, et a chargé Isabelle Soulard de prendre en charge la communication et le marketing, durant une année. Et ce ne sont pas les idées qui manquent! "Nous avons un territoire riche en culture, patrimoine, et naturel" explique l'historienne de Poitiers, qui évoque notamment la Vallée des fresques, qui regroupe dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres les églises de Saint-Savin, de Saint-Germain, d'Antigny, de Saulgé, Notre-Dame et l'Église Saint-Laurent à Montmorillon, la Chapelle funéraire Sainte Catherine à Jouhet et l'Octogone à Montmorillon. Un véritable projet de territoire qui pourrait aussi passer par la mise en place de randonnées à pied, à vélo, ou même par les eaux. "On réfléchit à proposer des apéritifs canoë, et on travaille avec la fédération de pêche pour mettre en place des parcours pêche et patrimoine" explique Isabelle Soulard, qui pense aussi à intégrer les produits des agriculteurs locaux.
Nouveautés
Depuis quelques jours, une première nouveauté est déjà accessible. "Dans l'ancien réfectoire, qui est issu de la reconstruction de la partie médiévale détruite au XVIe siècle, nous avons mis à jour les vestiges d'une salle capitulaire du XIIIe siècle" détaille Jean-Luc Dorchies. Cette salle, qui se trouvait sous le plancher est désormais en parte visible, ainsi qu'une tombe. Des chapiteaux, peut-être issus de l'ancien cloître, ont aussi été découverts et sont désormais exposés dans cet ancien réfectoire. "Nous proposons cet espace pour le tourisme d'affaire" ajoute Isabelle Soulard. "L'auditorium peut être loué et il est possible d'organiser des repas dans cet ancien réfectoire. Pourquoi aussi y organiser des lancements de produits pour les entreprises du secteur ?" Des entreprises qui vont aussi être plébiscitées comme mécènes. "Nous aurons bientôt besoin de changer certaines huisseries, et dans quelques semaines, nous lancerons un appel à financement, également pour la prochaine exposition temporaire". Des dons qui peuvent faire l'objet d'un avantage fiscal de 60 % pour les entreprises et de 66 % pour les particuliers. La fondation du patrimoine sera aussi sollicitée.
Les visites déjà existantes, avec tablettes, proposées depuis plusieurs années, et qui permettent de déambuler dans les différents espaces avec des explications pratiques, vont être conservées, tout comme les ateliers proposés aux scolaires.