"Accélérer la transition grâce au chèque alimentaire", l'édito de Mathieu Robert
Bien que marquante, la déclaration de Julien Denormandie sur la prise en charge des surcoûts liés au bien-être animal par le consommateur n’est pas très originale.
L’annonce intervient en plein examen d’Egalim 2 par les sénateurs. Ironiquement, on pourrait taxer les politiques de schizophrènes dans cette affaire, ce qui les renverrait à ce qualificatif qu’ils utilisent souvent pour désigner le comportement d’achat des citoyens-consommateurs.
Eux aussi sont coincés dans un psychodrame : favorables à la transition écologique dans les sondages, ils restent accros aux produits standards des supermarchés, faute d’information et/ou d’argent.
Il existe pourtant un levier qui pourrait sortir politiques et consommateurs de l’impasse : accélérer la transition par le soutien public de la demande alimentaire. Peu a été fait dans ce domaine jusqu’ici. Les objectifs d’approvisionnement durable des cantines seront un échec, a déjà avoué le gouvernement, faute de moyens pour les atteindre.
Et le chèque alimentaire est encore dans ses cartons.
C’est là pourtant un moyen fort d’accélération qui permettrait à tous les consommateurs de participer au changement, tout en ménageant les coquetteries libérales de nos élites.