Lait
Accord sur le prix du lait en 2011 dans le bassin Charentes-Poitou
Le Criel a entériné le calcul et les modalités d’application d’un compromis sur le prix du lait pour 2011.
Tous les clignotants sont au vert et présagent un mieux : demande mondiale des produits laitiers en hausse, quelques accidents climatiques ici ou là, mais des matières premières en forte hausse dans le sillage du pétrole avec leurs conséquences sur les intrants. L’offre et la demande de lait sont en déséquilibre et sur les douze derniers mois, les prix des produits laitiers ont augmenté sur le marché mondial.Et le prix du producteur dans tout cela ? 2010 reste une année sombre que la réunion du Criel mardi dernier, à Surgères, est en passe d’effacer. Pour peu que l’accord interprofessionnel donne de réelles perspectives à la filière laitière régionale.Tous ont dit banco : producteurs, coopératives et secteur privé. D’accord pour une base de 323 €/1000 l. Un prix à la hausse satisfaisant le collège des producteurs. Au regard des chiffres donnés lors de ce Criel, la collecte est en progression ces derniers mois, mais reste globalement négative sur l’année. En 2010 le prix, était en moyenne sur le Charentes-Poitou de 296 €/1000 l. L’accord pour un prix de 323 € pour janvier représente donc « une avancée notable ». (cf. tableaux ci-dessous).Les producteurs ont plaidé pour l’instauration « d’une transparence » dans la paie du lait. Une fois adoptée la grille de saisonnalité et le « prix de base », le débat s’est tourné vers la : définition des limites du bassin laitier, la place des organisations de producteurs, et la relation contractuelle entre les éleveurs et leurs collecteurs et enfin la gestion des laits hors normes.
Réactions
-Pour Christophe Limoges, cette hausse est une « avancée » et un « point de départ pour le virage que va subir la production laitière régionale dans les prochaines années ». 333 €/1000 l est un prix « raisonnable ». Mais il avertit : « il y aura des manifestations dans les GMS pour faire augmenter le prix. C’est impératif pour que les entreprises de transformation puissent payer les producteurs ». Le président du Criel croit à la mise en place de ce nouveau mode de calcul : « les entreprises ne peuvent pas se permettre de ne pas l’appliquer ».
-Alain Lebret, président du Glac, se dit lui aussi satisfait pour les éleveurs tout en rappelant l’effort demandé aux coopératives laitières l’an dernier. « Le prix d’aujourd’hui dépend de notre capacité à restructurer », explique-t-il. « Les producteurs ont besoin de ces augmentations de prix. Cet été, nous serons autour des 350 €/t, mais la grande distribution doit accepter quelques hausses ».
-De son côté Marie-Thérèse Bonneau, présidente de la section laitière de la Fdsea de Vendée, annonce que les éleveurs « suivront de près la grille proposée par l’interprofession. » Elle ne cache pas sa satisfaction de voir que « cette négociation est un premier pas positif tant les entreprises et les producteurs du bassin laitier ont souffert ». Elle promet aussi de mettre « la pression » sur les GMS. « Il y a deux ans, les prix ont baissé sans que le consommateur n’en bénéficie », rappelle-t-elle.