ADAX, producteur de friandises animales
A Châtillon-sur-Thouet, la société ADAX transforme des déchets de viande en friandises pour animaux domestiques. Un marché porteur, mais sous tension.

Des jeunes en recherche d’emploi, accompagnés par la Mission locale visitent l’usine ADAX. Une démarche importante pour l’entreprise en proie à des difficultés de recrutement.
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L. S.
«Pour nous c’est une réalité : dans le cochon, tout est bon, comme dans le bœuf ! », s’amuse Stéphane Le Tellier, directeur de la société ADAX. Depuis huit ans, l’entreprise produit des gourmandises et des compléments alimentaires pour animaux de compagnie, chiens et chats uniquement. Pour ce faire, ADAX utilise les sous-produits des abattoirs, autrement dit à peu près tout ce qui, sur un animal abattu, n’est pas consommé par l’être humain, à l’exception des os.
Ce jour-là dans l’usine de 5000 m2, les ouvriers préparent et font sécher des oreilles de cochons, des trachées et des verges de bovins (les « nerfs de bœuf »). Un peu plus loin, un système automatisé transforme les restes de viande en farine à laquelle on ajoute des céréales et des exhausteurs de goût. En bout de chaîne, les friandises sont comptées et emballées, prêtes à la commercialisation, sous forme de bâtons de viande séchée, de
« mini-salami », de « carrés » de bœufs, de « petits cœurs » à la volaille... des produits vendus sous une quarantaine de marques.
En amont de la transformation, les gourmandises ont été testées. Une étape indispensable car « la particularité de notre métier est que les acheteurs ne sont pas les consommateurs », explique Stéphane Le Tellier. Si les chiens sont des clients faciles « qui peuvent rechigner à manger quelque chose mais qui finissent toujours par s’en accommoder », les chats sont très difficiles : « un chat refuse une fois pour toutes. Et dans ce cas, le maître se retrouve avec une boîte ou un sachet de gourmandises bon à jeter. Evidemment, il hésitera à renouveler l’opération. C’est un client de perdu ».
Un secteur en pleine évolution
La société exporte 80% de sa production, dans 21 pays de l’Union européenne et au-delà jusqu’en Afrique du sud. Les pays émergents pourraient offrir de nouvelles opportunités, mais la réalité est plus nuancée : « Depuis un peu plus d’un an on doit faire face à des tensions. D’abord parce que certains des sous-produits que nous utilisons comme matière première sont consommés dans ces pays. Par exemple les Chinois mangent les oreilles de cochon. C’est un mets traditionnel très haut de gamme et avec l’enrichissement du pays, ils sont de plus en plus nombreux à en consommer. Du coup non seulement la matière première se fait rare, mais son prix a flambé : il a quasiment doublé en un an. Quand on sait que nos produits sont constitués à 80% de matière première, on mesure nos difficultés ». Faute de fourniture, ADAX aurait ainsi perdu 50 000 euros à
80 000 euros par mois en 2011, soit 8% de son chiffre d’affaires annuel. Mais le directeur ne dramatise pas. Il est même dans une perspective de développement et envisage d’agrandir son entrepôt de stockage. Le marché reste porteur.
Un recrutement difficile
La société emploie une quarantaine de personnes. « Notre point sensible, souligne Stéphane Le Tellier, c’est le recrutement. L’usine n’attire plus les jeunes, le travail à la chaîne leur fait peur et ils ont du mal à s’adapter aux horaires en 2x7 (NDLR, 6 h-13 h et 13 h-20 h). » Le directeur s’en inquiète. La moyenne d’âge de ses salariés surfe avec la quarantaine - proche des 45 ans à partir desquels un actif est considéré comme senior. L’enjeu est de taille : il s’agit d’assurer le renouvellement du personnel. « On ne recrute pas directement, précise le chef d’entreprise, on travaille avec les agences d’interim et quand ça se passe bien avec quelqu’un on le rappelle. On cherche des gens qui savent compter, qui sont capables de se servir d’une machine et qui sont assez polyvalents. » La formation est assurée sur place. Elle constitue l’un des points majeurs de la politique de l’entreprise. Elle lui a permis d’obtenir la certification IFS, l’équivalent ISO pour les produits agroalimentaires, récompensant ses efforts en termes de qualité, d’hygiène et de sécurité.
Ce jour-là dans l’usine de 5000 m2, les ouvriers préparent et font sécher des oreilles de cochons, des trachées et des verges de bovins (les « nerfs de bœuf »). Un peu plus loin, un système automatisé transforme les restes de viande en farine à laquelle on ajoute des céréales et des exhausteurs de goût. En bout de chaîne, les friandises sont comptées et emballées, prêtes à la commercialisation, sous forme de bâtons de viande séchée, de
« mini-salami », de « carrés » de bœufs, de « petits cœurs » à la volaille... des produits vendus sous une quarantaine de marques.
En amont de la transformation, les gourmandises ont été testées. Une étape indispensable car « la particularité de notre métier est que les acheteurs ne sont pas les consommateurs », explique Stéphane Le Tellier. Si les chiens sont des clients faciles « qui peuvent rechigner à manger quelque chose mais qui finissent toujours par s’en accommoder », les chats sont très difficiles : « un chat refuse une fois pour toutes. Et dans ce cas, le maître se retrouve avec une boîte ou un sachet de gourmandises bon à jeter. Evidemment, il hésitera à renouveler l’opération. C’est un client de perdu ».
Un secteur en pleine évolution
La société exporte 80% de sa production, dans 21 pays de l’Union européenne et au-delà jusqu’en Afrique du sud. Les pays émergents pourraient offrir de nouvelles opportunités, mais la réalité est plus nuancée : « Depuis un peu plus d’un an on doit faire face à des tensions. D’abord parce que certains des sous-produits que nous utilisons comme matière première sont consommés dans ces pays. Par exemple les Chinois mangent les oreilles de cochon. C’est un mets traditionnel très haut de gamme et avec l’enrichissement du pays, ils sont de plus en plus nombreux à en consommer. Du coup non seulement la matière première se fait rare, mais son prix a flambé : il a quasiment doublé en un an. Quand on sait que nos produits sont constitués à 80% de matière première, on mesure nos difficultés ». Faute de fourniture, ADAX aurait ainsi perdu 50 000 euros à
80 000 euros par mois en 2011, soit 8% de son chiffre d’affaires annuel. Mais le directeur ne dramatise pas. Il est même dans une perspective de développement et envisage d’agrandir son entrepôt de stockage. Le marché reste porteur.
Un recrutement difficile
La société emploie une quarantaine de personnes. « Notre point sensible, souligne Stéphane Le Tellier, c’est le recrutement. L’usine n’attire plus les jeunes, le travail à la chaîne leur fait peur et ils ont du mal à s’adapter aux horaires en 2x7 (NDLR, 6 h-13 h et 13 h-20 h). » Le directeur s’en inquiète. La moyenne d’âge de ses salariés surfe avec la quarantaine - proche des 45 ans à partir desquels un actif est considéré comme senior. L’enjeu est de taille : il s’agit d’assurer le renouvellement du personnel. « On ne recrute pas directement, précise le chef d’entreprise, on travaille avec les agences d’interim et quand ça se passe bien avec quelqu’un on le rappelle. On cherche des gens qui savent compter, qui sont capables de se servir d’une machine et qui sont assez polyvalents. » La formation est assurée sur place. Elle constitue l’un des points majeurs de la politique de l’entreprise. Elle lui a permis d’obtenir la certification IFS, l’équivalent ISO pour les produits agroalimentaires, récompensant ses efforts en termes de qualité, d’hygiène et de sécurité.