Afdi Nouvelle-Aquitaine : Participer au développement malgache et sénégalais
Du 18 au 21 novembre, l’Afdi Nouvelle-Aquitaine a accueilli deux représentants agricoles sénégalais et malgache, dans le cadre d’une mission thématique autour du foncier. Ils ont séjourné dans le département.
Au Sénégal, l’accès à la terre n’a rien de comparable avec la France. La Loi sur le Domaine national (qui régit l’accès au foncier au Sénégal) stipule que les parcelles cultivées par les agriculteurs ne peuvent pas faire l’objet d’une appropriation individuelle, expliquait Thierno Cissé, coordonnateur du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), invité par l’Afdi de la Vienne, mercredi matin, à l’occasion d’une rencontre pour découvrir l’agriculture sénégalaise et malgache. « On reconnaît seulement aux producteurs un droit d’usage. Si l’État a un projet d’intérêt général sur ces surfaces, il se les approprie et indemnise ce qui a été investi sur les terres mais il n’y a pas de compensation financière pour leur valeur. » Thierno Cissé signale que le CNCR milite auprès du Gouvernement contre le principe de cette loi.
Dans la salle Xavier Bernard de la chambre d’agriculture (86), où s’étaient réunis des étudiants de plusieurs établissements d’enseignement agricole de la Vienne, l’intervenant évoque aussi l’absence de programme de formation agricole pour les futurs agriculteurs dans son pays « qui permettrait une meilleure connaissance des techniques ».
Un rôle essentiel dans l’économie nationale
À l’image du Sénégal, l’agriculture joue un rôle essentiel dans l’économie de Madagascar.80 % de la population malgache travaille dans l’agriculture, souligne Gérard Andriamandimby, directeur du Syndicat agricole national (SOA). Travaillant sur de toutes petites surfaces, les producteurs cultivent principalement du riz. « C’est une agriculture tournée vers l’autosuffisance alimentaire de la famille. Seulement 10 à 15 % de la production est vendue sur le marché. C’est en contradiction avec une politique nationale qui dit vouloir favoriser l’investissement privé. » Dans le cadre de la coopération quelle mène avec le groupement de producteurs malgaches nommé Hita Menabe (400 membres ; production légumière, riz, miel, volaille, porc), l’Afdi 86 accompagne justement la structuration de l’organisation de paysans et l’amélioration des techniques de production, avec l’appui d’un technicien sur place. Outre des séjours sur place, l’Afdi 86 et Hita Menabe ont mis en place des échanges réguliers en live via les réseaux sociaux pour faire le point sur l’avancée des actions mises en œuvre. Sur le secteur couvert par Hita Menabe, 90 jeunes comptent s’installer, confie Robert Sangély, président de l’Afdi 86. L’association compte notamment se rapprocher des JA pour trouver des pistes d’actions à mettre en place pour favoriser des installations.
Le mercredi et le jeudi, direction la Charente-Maritime avec plusieurs visites au programme. À Bords, Magalie Vinet leur a présenté sa serre horticole et maraîchère, située juste à côté de l’exploitation de Fabien Tranquard. Le robot de traite et la méthanisation ont suscité beaucoup d’intérêt. La Safer 17 les a également reçus lors d’un comité technique. L’aspect touristique n’a pas été oublié avec la visite de Fouras et Fort Boyard, monument emblématique très connu dans leurs pays respectifs.